Théâtre
“Tomorrow’s Parties” de Forced Entertainment, le pire a de l’avenir au Festival d’Automne

“Tomorrow’s Parties” de Forced Entertainment, le pire a de l’avenir au Festival d’Automne

29 September 2021 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Présenté au Théâtre de la Ville dans le cadre du Portrait Forced Entertainment du Festival d’Automne, Jerry Killick et Cathy Naden remontaient leur dystopie devenue très prémonitoire.

Nous sommes un peu hors cadre, dans un bout de la fête. Il y a des loupiotes de toutes les couleurs qui entourent l’espace. Les deux comédiens sont plantés sur une scène faite en palettes. Nous sommes quelque part dans un bal populaire, peut-être celui du 14 juillet ou plutôt le 23 avril pour cette iconique compagnie britannique qui produit des spectacles depuis les années 90. Tomorrow’s Parties date de 2011.

Dans son travail, Tim Etchells a l’habitude de signer des fables cruelles et faussement naïves sur la déroute du monde contemporain, comme c’était le cas déjà au Festival d’Automne pour  The Thrill of It All en 2010. C’est exactement ce qui se passe ici. 

Nous sommes confrontés aux codes de l’humour anglais, décalé à souhait, comme le font les Monty Python. Ce décalage on le retrouve également dans les costumes. Elle porte des slippers en toile aux pied, et une petite robe violette très simple, lui un costume gris dont le pantalon tire-bouchonne sur ses chaussures épaisses. Nous ne sommes pas très loin de l’univers des Deschiens pour le côté français.

Ainsi, une seule phrase sera amorcée pendant 1h20 : Dans le futur… S’en suivent une multitude de propositions plus ou moins folles, plus ou moins réalistes. Ce qui est sûr, c’est que toutes s’ancrent dans le réel d’aujourd’hui. Cela est fou car en 2011 nous n’étions pas saisi par une épidémie de cette ampleur, même si le Sida était déjà là. En 2011, la banquise était encore blanche. En 2011, aucun politique n’avait pensé que l’humanité disparaîtrait si vite.

Le ton est mignon dans ce pas de deux sans mouvements. Ils se passent le plat délicieusement. Leur récit du pire à venir peut faire rire, parfois aux éclats. Il peut aussi nous mettre face à nos finitudes.

Jusqu’au 3 octobre, en anglais. A l’Espace Cardin.

Visuel : ©Hugo Glendinning

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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