Théâtre
Saison 2012-2013 du Théâtre de la Ville : Ouverture sur le monde

Saison 2012-2013 du Théâtre de la Ville : Ouverture sur le monde

23 May 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Ouverture est le mot clé de la quatrième saison d’Emmanuel Demarcy Mota à la tête du Théâtre de la ville. Mais l’ouverture ne doit pas s’entendre uniquement comme un passeport vers les plateaux du monde. Tour d’horizon d’un programme qui voyage entre les générations, les populations et les origines.

En longue conférence de presse, le directeur a expliqué avec force et détail le fonctionnement hors norme de ce théâtre qui en compose deux : celui de la place du Châtelet, fort d’une jauge de 1000 places et celui des Abbesses qui en compte 400. Cela, hors partenariat avec le Monfort et le 104. Dans un rythme effréné,  le théâtre a réuni en 2011 280.000 entrées, chiffre record, les spectacles se succèdent, parfois dans une même journée à raison d’une programmation dépassant rarement les 10 jours.  Cela demande et cela a été hautement salué, une implication totale de toutes les équipes techniques. 90 spectacles, soit 90 premières, seront montré.

Plusieurs mythes ont été cassés ce matin : le premier, celui d’un “noyautement” de la billetterie par les abonnés est tombé. Ils représentent 15.000 billets, ce qui permet au théâtre de vivre en attendant les premières entrées d’argent mais en aucun cas, les spectacles ne sont complets. Pour exemple, il reste, au jour du 23 mai, 14.000 billets à vendre. Le second, celui d’un public uniforme. Les moins de trente ans sont légions et le seront encore plus avec un nouveau tarif dédié aux moins de 15 ans, qui sera particulièrement appréciable lors du parcours Enfance et Jeunesse qui propose des spectacles tout public.

Cette diversité, pour employer un affreux mot à la mode, est recherchée. Un travail vise à faire venir les collégiens et les lycéens de tous horizons, y compris de l’ouest parisien qui boude totalement la programmation. L’idée est de bigarrer le public, et cela passe beaucoup par un programme riche en pluralité qui passe aussi par un accompagnement des spectacles lors des tournées et aussi un nouvel accueil de pièces déjà montée au théâtre de la ville précédemment.

Le programme se compose comme chaque année de trois piliers : le théâtre, la danse et la musique.  Pour chacune des disciplines se croisent les anciens et les modernes. Ainsi, pour ne prendre que quelques exemples, en danse, la troupe de Pina Baush reprendra le grandiose  Kontakthof et dans un même temps, des premières en France seront proposées tel Frorellenquintett du chorégraphe Suisse Martin Schläper.

Les attentes sont satisfaites, les noms Chéreau, Nadj, Castelluci, Monnier, Lupa,  De Keersmaeker sont à l’honneur. Les nouveaux venus, comme peut l’être la formidable Julie Bèrès aussi. Et, de totales créations viendront nous surprendre totalement.  Certains découvriront le travail de l’ukrainien Vladimir Troitskyi qui proposera deux spectacles ou dans un autre style, la compagnie La Resentida dans un partenariat avec le Chili.

Il est temps de répondre à la question évidente : quels sont les spectacles attendus ?

En théâtre, celui de l’ouverture d’abord, un Coma de Patrice Chereau, celui d’un retour avec Jacques Lassalle pour Loin de Corpus Christi, celui d’une mise en scène folle, avec des acteurs sur un plateau vertical et tournant pour Hans was Heiri de Zimmermann et De Perrot. Du côté des insolites, deux versions de La cité du rêve de Lupa seront proposées : une de 4 heures en semaine et une de 6 heures le weekend !

En danse, Pina toujours, encore et surtout puisque Cunnigham a fait doublement ses adieux, le nouveau Jan Fabre qui fera dialoguer Nietzche et Wagner,   une reprise, nostalgique, des Jours étranges de Bagouet disparu il y a déjà 20 ans.

Tour d’horizon rapide d’un programme dantesque et appétissant où tout donne envie. Les abonnements ouvrent le 30 mai !

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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