Saison 2011-2012 de la Comédie-Française : la troupe de Molière plante ses tréteaux hors Richelieu
La saison qui vient sera une année particulière, inhabituelle pour la Comédie-Française, sa troupe de comédiens et les spectateurs. En raison des travaux conséquents que devra subir la salle principale à partir de janvier 2012, la maison s’exporte hors les murs et proposera entre autres des nouvelles productions au 104, au Grand-Palais et dans un théâtre éphémère de 700 places construit en bois et implanté dans les jardins du Palais-Royal. L’administratrice Muriel Mayette dévoile aujourd’hui son programme constitué d’un peu moins de trente titres, de nombreuses reprises à succès (parmi lesquelles L’Avare avec Denis Podalydès, Un fil à la patte récemment moliérisé, le sublime On ne badine pas avec l’amour) et une quinzaine de créations.
La troupe va notamment se pencher sur des œuvres exceptionnelles, plus longues, qui ne sont guère montées en temps normal pour les raisons contraignantes de l’alternance, une spécificité de la Comédie-Française. Muriel Mayette a proposé aux comédiens d’aborder cette saison ce qu’elle appelle des « grandes sagas du répertoire classique » et a confié une mise en scène de La Trilogie de la villégiature de Goldoni à Alain Françon, la pièce n’avait plus été jouée depuis la mythique production de Strehler lorsque l’Odéon appartenait encore au Français, et inaugurera au mois de janvier le théâtre éphémère. Puis, Eric Ruf montera Peer Gynt, l’épopée d’Ibsen, dans le salon d’honneur du Grand-Palais en juin. Ils sont des habitués de la maison et connaissent bien la troupe, c’est aussi le cas de Jacques Lassalle qui fera une nouvelle mise en scène de L’Ecole des femmes avec Julie-Marie Parmentier et Thierry Hancisse. Molière sera également présent avec Amphitryon donné plus tard par Jacques Vincey. La saison débutera en salle Richelieu avec Bérénice de Racine, Muriel Mayette en a assuré elle-même la mise en scène jouée cette année en tournée et la ramène à Paris pour la présenter en dyptique avec la reprise de son Andromaque.
Au 104, Galin Stoev créera une nouvelle version du Jeu de l’amour et du hasard. L’artiste bulgare signera avec le classique de Marivaux son quatrième travail avec la troupe. En revanche, ce sera une première pour Isabel Osthues, metteuse en scène allemande qui a été l’assistante de Marthaler, elle présentera sa lecture de La Noce de Brecht en novembre.
L’écriture contemporaine sera représentée par Marguerite Duras (Emmanuel Daumas donnera La pluie d’été au Vieux-Colombier) et des entrées au répertoire : celle de l’auteur haïtien Jean-René Lemoine pour sa pièce Erzuli Dahomet, déesse de l’amour, sélectionnée par le bureau des lecteurs et présentée au Vieux-Colombier dans une mise en scène d’Eric Génovèse, puis celle de la jeune américaine Naomi Wallace dont on découvrira Une Puce, épargnez-là, un texte jamais monté en France, mis en scène par Anne-Laure Liégeois.
Comme tous les ans, un travail sur le conte est programmé. Le pensionnaire récemment engagé Aurélien Recoing a choisi de travailler sur Le Petit prince de Saint-Exupéry. Le rôle sera tenu par Benjamin Jungers qui reprendra aussi Poil de Carotte au Studio-Théâtre. Dans cette même petite salle, Martine Chevallier fera entendre sous la direction de Marc Paquien La Voix humaine de Cocteau.
A Paris, la Comédie-Française se présentera donc sur des territoires nouveaux. Et Muriel Mayette attache aussi une importance capitale à renouer avec l’esprit des grandes tournées françaises et internationales. Le Malade imaginaire qu’avait monté feu Claude Stratz sera repris l’an prochain et partira en Chine pour une série de représentations à l’Opéra de Pékin. Le Mariage de Gogol présenté cette saison sillonnera la France au printemps. Muriel Mayette poursuit et augmente les nombreuses et belles propositions annexes à la saison avec des nouvelles cartes blanches d’acteurs, des lectures, des rencontres (Ecoles d’acteurs), des portraits de métiers, des nouvelles publications (Les nouveaux cahiers de la Comédie-Française), des partenariats avec France culture et France télévision… Enfin, elle proposera une Histoire de la Comédie-Française pour laquelle, suivant la tradition du conteur, des acteurs de la troupe prendront en charge un siècle de leur institution pour en narrer la grande histoire croisée d’anecdotes intimes.
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4 thoughts on “Saison 2011-2012 de la Comédie-Française : la troupe de Molière plante ses tréteaux hors Richelieu”
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Quiers
où trouver le liste des représentations ??Merci si vous pouvez me l’ envoyer
nathalie Josso
Vous écrivez Muriel M renouvellée aux rennes de la CF”. C’est une honte ! D’abord, renouveler s’écrit avec un seul l et surtout les rênes que tient la dame n’ont rien à voir avec les rennes de Laponie. Je croyais la comédie française un des fleurons de la culture française, autant pour moi.
Amelie Blaustein Niddam
Merci! Ce n’est pas dans ce papier en revanche! J’ai modifié cette terrible erreur! c’est honteux en effet, merci pour votre lecture attentive!
Amélie