Théâtre
“Roméo et Juliette” : La beauté de la tragédie par Paul Desveaux et le Studio ESCA

“Roméo et Juliette” : La beauté de la tragédie par Paul Desveaux et le Studio ESCA

08 March 2021 | PAR Lalouchi Naoual

Mardi 2 et 3 mars 2021, le Théâtre Montansier ouvrait ses portes à la création à huis-clos de Roméo et Juliette par Paul Desveaux. Les apprentis du Studio de l’ESCA donnent une nouvelle vie à cette célèbre pièce de William Shakespeare.

Il est vrai que la pièce de Shakespeare fut adaptée un grand nombre de fois. Et pourtant, elle ne finit pas de nous surprendre, de nous transporter à travers diverses sensations et sentiments. Cette histoire d’amour qui n’est pas des plus simples, telle que celle d’Adam et Eve, de Tristan et Yseult, ne finit de nous passionner. Alors il semble difficile de pouvoir surprendre le spectateur et le tenir durant 2h40 sur une histoire qui nous est déjà si familière. Et pourtant, c’est le défi que Paul Desveaux et ses apprentis remplissent avec brio. 

La beauté de la mise en scène 

Installé dans la magnifique salle du Théâtre Montansier à Versailles, le spectateur est propulsé dans le merveilleux. Et pourtant, ce n’est pas le thème de la pièce. Les lumières s’éteignent et le conflit générationnel entre les Capulet et les Montaigu prend vie. Les interprètes dansent, chantent et théâtralisent la tragédie. Le décor est neutre, un échafaudage en  guise de balcon, un écran qui le recouvre et propulse une vidéo en noir et blanc. Chaque détail est d’une grande beauté et permet de transporter le spectateur au cœur de ce conflit. Les costumes d’Irène Bernaud et de Julia Guerhia collent à la peau des différents rôles. Le temps d’un instant on s’imagine porter cette jolie paire de bottes de Juliette ou encore la magnifique robe rouge de sa mère Lady Capulet. 

Un conflit intergénérationnel  

Mais la beauté ne rime pas toujours avec joie. En effet, cette tragédie recèle un amour impossible. Deux jeunes gens qui tombent éperdument amoureux. Un Montaigu et une Capulet. Un sacrilège. Deux familles qui se haïssent depuis la nuit des temps. Comment l’amour peut-il s’immiscer dans la haine ? Cela semble impossible et dramatique. Et pourtant, les interprètes nous font vivre un moment agréable, teinté d’humour. Une jolie façon de rendre ce conflit grotesque. Le spectateur est alors submergé d’émotions. Et ainsi, passe du rire aux larmes. D’une union à un enterrement. D’une scène de rencontre à une scène de fin. 

De l’amour à la mort 

Ce conflit qui oppose les Montaigu et les Capulet fait couler beaucoup de sang. Alors on assiste à la mort d’une Montaigu puis à la vengeance de Roméo et la mort d’un Capulet. Un meurtre qui aura de grandes conséquences pour Roméo et Juliette…

Nous connaissons tous la fin de cet amour impossible. Et pourtant, nos yeux sont collés à ces corps inanimés attendant qu’ils se réveillent. Qu’ils se réveillent et prennent de nouveau possession de leur amour, qu’ils le consument. Il n’en est pourtant rien. On assiste à la mort d’un amour. La mort d’une Juliette puis d’un Roméo, puis de nouveau d’une Juliette qui succombe à la mort. Cette fois ci, c’est pour de bon que Juliette est morte. 

Visuel : ©Laurent Schneegans

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Lalouchi Naoual

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