Rodrigo Garcia interdit de plateau en Pologne

La liberté a des frontières. Le metteur en scène Rodrigo Garcia a fait les frais de violentes attaques venant d’extrémistes catholiques. Malheureusement, contrairement à l’issue française, le théâtre n’a pas gagné, Golgota Picnic a été censuré.

Rappel des faits. En 2011, les chrétiens radicaux prennent pour cible des spectacles qu’ils jugent contraires à leur religion. Mais voilà, en France, les théâtres ne sont pas sous le contrôle de l’Eglise. Alors, des manifestations de moins en moins pacifiques se sont tenues au point que lors de la présentation de Golgotà Picnic au Théâtre du Rond Point, le public a du entrer via des portiques de sécurité, après une fouille très sérieuse. Mais le spectacle a joué.

Le spectacle est dans la veine de ce que le metteur en scène espagnol, directeur du théâtre des 13 vents à Montpellier fait depuis la fin des années 80 : il utilise des images choc, volontairement débordantes pour dénoncer un fait de société.

Gólgota picnic n’a rien d’un chef d’oeuvre. il livre une version personnelle de la Bible, drôle, poignante et juste dans la dernière partie, mais souvent très verbeuse. N’en déplaise à ceux qui pendant le spectacle, en 2011, priaient à quelques mètres des deux portiques de sécurité pour nos âmes perdues, le propos est malheureusement trop de fois déjà vu pour toucher à un peu de subversion. Observateur critique, il vient sonder notre civilisation sur le massacre de ses fondements. Pour ce faire, il déploie les nombreuses représentations des scènes tirées de la Bible chrétienne : Mantena, Giotto, Van der Weyden…

Comme dans des centaines de spectacles, une crucifixion à lieu, ici sur l’autel de la consommation, symbolisé par un champ de buns à burgers.

Cette image là, Le festival Malta de Poznan voulait la diffuser. Acte sans comparaison possible avec ce qui a pu se passer à Paris, la Pologne vivant dans une forte tradition chrétienne même si, le catholicisme n’est plus religion d’Etat depuis 1918. Suite aux pressions exercées par la rue, la culture a perdu face à la religion.

Visuel: © Davir Ruano