Théâtre
Rires et réflexions au Café de la Gare

Rires et réflexions au Café de la Gare

22 February 2011 | PAR Floriane Gillette

La pièce Comment l’esprit vient aux femmes écrite par Garson Kanin en 1946 a connu un franc succès à Broadway. Après avoir été adaptée au cinéma en 1950, nous retrouvons cette comédie sur les planches parisiennes.

Pour ceux qui ont vu le film, reprendre sur scène le rôle de Billie après l’interprétation de Judy Holliday (primée aux oscars en 1950), n’est pas chose facile. Pourtant, la mise en scène de Manon Rony et le jeu de Marie-Charlotte Leclaire, nous font oublier la version grand écran de Georges Cukor.

1946, Harry Brock millionnaire ayant réussi dans le commerce de l’acier arrive à Washington pour acheter quelques sénateurs et faire fructifier ses affaires. Accompagné de sa fiancée Billie Dawn, il profite de sa cupidité pour lui faire signer des contrats et la rend responsable de ses magouilles. Mais lorsque Billie doit rencontrer les femmes des sénateurs, son manque d’éducation et sa légèreté d’esprit compliquent le bon déroulé du processus. Sur les conseils imbibés de son avocat Ed, Harry engage un jeune et brillant journaliste de parfaire l’éducation de Billie. Progressivement, Billie se laisse prendre au jeu du savoir, jusqu’à découvrir que l’esprit est une force très utile. Les ennuis commencent pour Harry…

Dans un décor particulièrement bien réalisé, Manon Rony, metteuse en scène présente cette comédie en trois actes. Elle met l’accent sur les contrastes  d’abord entre les personnages : la classe et l’esprit encore vif (malgré son penchant pour  le scotch) de l’avocat, s’inscrivent en rupture avec la personnalité grossière limite triviale de l’homme d’affaire peu dégrossi. Pareil pour Billie et le journaliste Paul, complètement opposés et que finalement tout rapproche.  Second niveau de contraste la sobriété du décor et les tenues de Billie. Dès le lever de rideau, le spectateur est plongé dans un monde où se côtoient les grands gagnants de la guerre, socialement aisés. Puis arrive Billie, Princesse de ce petit monde, arrachée à son cabaret et qui profite de l’argent de son fiancé pour céder à ses envies très “bling bling” même si elles sont de mauvais goût.

Au fil de l’intrigue, la morale gagne du terrain, Manon Rony, à travers le texte de Garson Kanin, met en scène des valeurs qui aujourd’hui comme à l’époque méritent d’être mises en exergue : l’honnêteté, l’éducation, l’humanité. Le ton est indéniablement comique mais tend à nous faire réfléchir.  Mention spéciale à Marie-Charlotte Leclaire (Billie) pour sa fraîcheur, son dynamisme et  sa façon de jouer aux cartes qui nous a bien fait rire. Richard Leduc impressionne aussi beaucoup, grâce à un jeu très minutieux aussi bien dans la gestuelle que dans son phrasé, il campe un avocat alcoolique plus vrai que nature.

 

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Floriane Gillette

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