Théâtre
Piaf, Olympia 61

Piaf, Olympia 61

13 April 2023 | PAR David Rofé-Sarfati

Nathalie Romier enfile le costume de scène d’Edith Piaf, la dame en noir, pour interpréter un concert hommage émouvant et joyeusement participatif.

La sorcellerie Romier

En 1961, Edith Piaf n’a plus envie de faire de la musique. Ses plus gros succès sont déjà loin derrière elle (La Vie En Rose est sortie 15 ans plus tôt) et la chanteuse ne veut même plus monter sur scène. Pendant ce temps, l’Olympia, alors dirigé par Bruno Coquatrix, est au bord de la faillite après un enchaînement d’annulations à la dernière minute ainsi que des choix douteux.  Dès lors, une seule solution s’offre à Bruno Coquatrix pour sauver l’Olympia : appeler l’une de ses vieilles amies, Edith Piaf. La Môme vit des moments difficiles, néanmoins, elle accepte. L’unique raison de cette réponse positive ne tient qu’à une chanson : Non, je ne regrette rien. Cette chanson lui correspond à merveille et Edith Piaf décide de l’interpréter pour son retour sur scène à l’Olympia, le 29 décembre 1960. La Môme sauve l’Olympia de la faillite, mais a du mal à se tenir debout et à bouger du fait de sa polyarthrite très invalidante, et ne réussit à chanter que grâce à une importante perfusion de morphine. Le moment est magique. Cette magie traverse le temps pour, par le talent (et la sorcellerie?!) de Nathalie Romier, pour parvenir jusqu’à nous.

Piaf, en vrai

Nathalie Romier est considérée comme l’une des meilleures interprètes du répertoire de la Môme. Renouant avec une même identité visuelle et musicale, en respectant le même ordre de passage dans un souci de fidélité, le spectacle est une réplique exacte du récital que Piaf délivra à son public en 1961. Nathalie Romier ne se contente pas d’une pâle copie d’Edith Piaf. Elle la réinterprète avec émotion et sincérité, se rapprochant au plus près de ce personnage légendaire. Vêtue de la même robe, elle est habitée par la même intensité. 

Le public redécouvre le mythe Piaf et replonge dans l’atmosphère unique de cet Olympia qui a marqué les esprits. Parsemés dans le public, on repère celles et ceux qui certainement furent dans la salle en 61. Le temps passé depuis s’efface sous leurs sourires et leur bonheur de revivre le récital. Tout se finit en chansons reprises par le public. 

 

Crédit ©Photo Romier

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David Rofé-Sarfati
David Rofé-Sarfati est Psychanalyste, membre praticien d'Espace Analytique. Il se passionne pour le théâtre et anime un collectif de psychanalystes autour de l'art dramatique www.LautreScene.org. Il est membre de l'APCTMD, association de la Critique, collège Théâtre.

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