
Memories From The Missing Room, Moriarty est en concert au Théâtre de la Bastille
Moriarty, le groupe qui a blindé tour à tour et dans le désordre les salles et les scènes de l’Olympia de La Cigale ou des Eurockéenes offre un concert en petit comité au Théâtre de la Bastille. En fait, il s’agit d’un spectacle de Marc Lainé mêlant théâtre, musique et dessin, le tout 100% live. Une très belle surprise, réservez vite, il reste des places !
Musique-Dessin-Théâtre, c’est à triptyque très sympathique que le metteur en scène Marc Lainé a pensé. Il explore la culture américaine depuis plusieurs années, après Break your leg, Psychose, et Norman Bates est-il, il s’attaque cette fois à la culture folk, nous amenant dans un motel sans doute posé entre la falaise et la mer sur la One, vers Big Sur. Référence évidente au nom même du groupe qui l’emprunte au héros de Kerouac.
Le décor est barré d’un panneau filtre. On devine une chambre avec une fenêtre, un lit, une porte et un grand mur prêt à recevoir des images. Un néon grince “No vacancy”. Pourtant il semble paumé et vide cet endroit où il n’y a “même pas un mini bar”, premier gimmick de ce spectacle où treize scènes viennent illustrer les dessous des cartes des treize titres de l’album The Missing Room du quintet franco-américain.
Cela donne un spectacle comme un concert où Moriarty interprète les treize titres de leur album Missing Room, tandis que les comédiens jouent à chaque fois un nouveau huis clos et que Philippe Dupy croque tout cela. Le dessinateur est connu pour ses concerts dessinés. Il avait fait sensation en accompagnant Rodolphe Burger dans la cour d’honneur le 24 juillet 2010. Sur scène, trois comédiens Geoggrey Carey, Priscilla Bescond et Philippe Smith sont le mari puis l’amant, le meurtrier puis le mort, un cauchemar ou la réalité. La seule permanence réside dans le décor. Certains éléments de dialogues reviennent dans d’autres scènes avec un effet boomerang. Avant, pendant, après, le groupe décline son bel album country et folk.
L’ambiance est totalement onirique, renforcée par les dessins de Dupuy qui viennent transformer une tapisserie moche en méduses où une main coupée en loup. Memories From The Missing Room
Un album qui devient une pièce de théâtre, cela n’est pas si courant, quand l’interaction se fait totale entre le jeu, la musique et le dessin, cela donne un casse-tête joyeux où comme dans l’écoute d’un disque, quand on change de plage, on change d’ambiance.
Bonne idée monsieur Lainé !
Visuel (c) Fabienne Automarchi