
Les chrétiens radicaux réitèrent
Castellucci ne leur aura pas suffi, c’est maintenant au spectacle de Rodrigo Garcia, Golgotha Picnic qu’ils s’attaquent. La pièce sera présentée à Toulouse avant de jouer au Théâtre du Rond-point à partir du 8 décembre.
Dans une démarche plus sensée que les jets d’huile de vidange; c’est par voie de justice que le groupuscule Agrif, Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne, que préside l’ancien élu FN Bernard Antony, a tenté de faire interdire le spectacle. Après avoir demandé au maire de la ville, puis au préfet, qui ont tous deux rejetés leur demande, c’est vers le tribunal qu’ils ont marché, sans succès. Par communiqué de presse, la scène et l’agence France-Presse ont déclaré : ” “Golgota Picnic” sera bien présenté à partir de mercredi à Toulouse, la justice ayant rejeté mardi la demande d’interdiction du spectacle déposée par des catholiques scandalisés, a indiqué mardi l’avocat de la mairie. (… ) Le juge a considéré (…) qu’il n’existait pas de “doute sérieux” quant à la légalité de la décision du maire et du préfet de ne pas interdire la pièce. Il a condamné l’Agrif à verser 1.200 euros à la ville de Toulouse pour les frais de justice qu’elle a engagés. L’avocat de l’Agrif, Me Jérôme Triomphe, a dit renoncer à contester la décision du juge, compte tenu des délais et, selon lui, de l’absence de motivation de l’ordonnance.
Le spectacle sera donné dans le cadre du Festival d’Automne, au théâtre du Rond-point. Le dossier de presse fait mention d’un avertissement :” Nous attirons votre attention sur le fait que ce spectacle comporte des propos qui pourraient heurter certaines sensibilités”. Que reproche-t-on à Rodrigo Garcia ? “Chacun de ses spectacles procède au dépeçage systématique des rituels que la collectivité a mis en place, pour mieux dévoiler le désarroi des individus qui la composent. Dans sa dernière création, c’est au sommet du Golgotha qu’il nous convie, pour un pique-nique qui nous ramène aux sources de l’humanité et de l’écriture. Dans Golgota picnic, Rodrigo García revisite les Saintes Écritures et l’« iconographie de la terreur ». Il multiplie les images, dédouble les perspectives, nous invite à observer la scène de différents points de vue, à ne pas nous fier aux apparences, à ne pas être de simples consommateurs d’art, questionnant ainsi la notion même de spectacle.”
L’Agrif appelle à manifester ce soir devant le théâtre de la Garonne et les risques de heurs sont nombreux. Reste à savoir, si, à l’instar de la pièce de Roméo Castelluci, où, dans un même élan, l’Etat, la Ville et le Théâtre de la Ville avaient soutenu la liberté de création, le Festival d’Automne et le théâtre du Rond-Point pourront en faire de même. Une difficulté importante s’ajoute. Contrairement au Théâtre de la Ville, le théâtre du Rond-Point offre plusieurs salles et un restaurant, les systèmes de surveillances sont nécessairement plus difficiles à mettre en place.
Rendez-vous le 8 décembre.
Visuel :
© Davir Ruano
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One thought on “Les chrétiens radicaux réitèrent”
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Rigo
Les réactions de certains athées à propos de ces manifestations de cathos me font penser à l’enfant qui s’amuse à provoquer tout le monde puis qui se plaint de rencontrer quelques résistances soi-disant « violentes et haineuses » !
La haine, elle commence par la programmation d’un tel spectacle. Cette pièce est ouvertement haineuse pour le christianisme. Prétendre à l’art ou la liberté d’expression, c’est dévaloriser l’un et remettre en cause l’autre.