Théâtre
Lawrence d’Arabie, épopée masculine au Off d’Avignon

Lawrence d’Arabie, épopée masculine au Off d’Avignon

02 August 2021 | PAR La Rédaction

 

Il avait marqué le OFF d’Avignon 2015 avec « Les Cavaliers » de Joseph Kessel, couronné l’année suivante par un Molière du meilleur spectacle privé, Eric Bouvron revenait cet été avec cette pièce « Lawrence d’Arabie » au théâtre des Halles.

En 1916, Thomas Edward Lawrence, jeune archéologue gallois passionné par la culture arabe au point d’en apprendre la langue, promu officier devient agent de liaison (voire stratège) pour convaincre les Arabes de se liguer contre l’Empire ottoman.

Neuf comédiens et trois musiciens sur scène enchaînent les tableaux avec une précision remarquable, dans un ballet parfaitement chorégraphié. La scénographie est épurée mais efficace et évolue constamment grâce à quelques accessoires (deux malles noires en métal et tapis suffisent) se mouvant sous nos yeux. La distribution excessivement masculine peut interroger mais semble se justifier par l’histoire : nous parlons ici de guerre, de conquête, de pouvoir dans un Maghreb du début du XIXème siècle où les femmes sont complètement absentes dans les fonctions militaires. Les quelques personnages féminins annexes sont interprétés par les acteurs, à l’exception de la chanteuse qui se prête au jeu muet à deux reprises (en amoureuse sacrifiée et danseuse du ventre). Sans travestissement, les comédiens adaptent leur voix et leur posture, c’est un point qui peut laisser perplexe. La troupe n’est pas sollicitée de façon égale, dommage pour les quelques comédiens qui défendent peu de rôles. Nous suivons principalement l’histoire d’un duo de personnages interprétés par Kevin Garnichat et Slimane Kacioui, tous deux relevant le défi avec brio avec cette amitié fraternelle. L’un impétueux, charismatique et solaire, le second spontané, attachant et maladroit. Notons également la remarquable performance de Ludovic Thievon, particulièrement habile dans ses interprétations – le chameau remportant largement les faveurs du public.

A moins d’être passionné d’Histoire, la dramaturgie n’est pas particulièrement haletante, mais la grande force de ce spectacle tient en ses ambiances captivantes qui nous font voyager. A l’instar des Cavaliers, Eric Bouvron réussit merveilleusement à recréer les ambiances orientales, tantôt fabuleuses et tantôt hostiles, en mêlant avec goût lumière, son et voix. Élément crucial d’un spectacle, la création lumière et  le travail d’Edwin Garnier mérite d’être salué. Cerise sur le gâteau, les deux hommes-orchestres et la chanteuse lyrique harmonisent le tout avec talent ! La voix cristalline de Cecilia Meltzer ne laissera personne indifférent.

LAWRENCE D’ARABIE

mise en scène Eric Bouvron

auteurs Eric Bouvron et Benjamin Penamaria

Avec Kevin Garnichat, Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon et les musiciens Julien Gonzales, Raphaël Maillet et Cecilia Meltzer.

Durée : 1h50 sans entracte

conseillé à partir de 12 ans

Tournée :

Le 4 août, – Festival des Jeux du Théâtre de Sarlat – Jardin des Enfeus 

Théâtre André Malraux/Rueil-Malmaison le 19 octobre à 20h30

Théâtre 13 / Janvier 2022.

Rizlaine Fertat.

Visuel : Affiche 

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La Rédaction

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