Théâtre
“L’avantage avec les animaux c’est qu’ils t’aiment sans poser de question”, l’aller simple avec retour de Rodrigo Garcia

“L’avantage avec les animaux c’est qu’ils t’aiment sans poser de question”, l’aller simple avec retour de Rodrigo Garcia

16 January 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le nom de Rodrigo Garcia semble à jamais relié à l’histoire du Rond Point depuis que le metteur en scène espagnol a subi les foudres des chrétiens radicaux pour son déjanté Golgota Picnic. Ici, on change d’ambiance pour le sombre “L’avantage avec les animaux c’est qu’ils t’aiment sans poser de question”, mis en scène par Christophe Perton.

[rating=3]

Un terrain de basket. Trois personnages . Lui  (Vincent Dissez)  et deux  filles, lunettes noires vissées sur le nez, la brune ( Judith Henry) et la blonde (Anne Tismer). Tous barbotent dans les eaux que nous aimons : Stanislas Nordey, Festival d’Avignon, Nicolas Truong, Ostermeir… Le casting est très sérieux. L’histoire n’en est pas une, ici nous sommes dans une litanie faite de monologues à trois. On parle de mort avec désinvolture et la dose de vulgarité qu’il faut pour entrer dans le dur des choses.

“Je passe ma vie enlacée aux meilleurs moments de ma vie”.

Nostalgie déplacée, petites misères. Ici les petits riens des mots dits font le tout. C’est pour continuer à voir ses enfants que lui dit merde à l’hôpital et soigne son cancer incurable, c’est pour dire merde à la société qu’elle offre à sa mère la mort qu’elle a rêvée pour elle.

L’homme est un animal comme un autre et il y a de la bestialité dans ce spectacle sans une once d’humour. Noir c’est noir, des costumes au décor. C’est surtout désabusé. Le jeu des excellents comédiens est volontairement âpre aux franges de l’insupportable quand Anne Tismer armée de son accent  hollandais avance froidement dans son récit . Comme toujours chez Garcia , la parole est une logorrhée mais ici, elle coule glacée.

Trop ou pas assez. C’est ce qui ressort constamment de cette proposition qui hésite entre cynisme et violence pure. Le trash ici est dans le verbe mais manque d’humour. C’est peut-être quand la voix se tait pour laisser place à la danse viscérale et aux vidéos d’hôpitaux que  l”avantage fait sens.

Visuel © Stéphane Trapier

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