Théâtre
<em>La Vie</em> : un purgatoire circacien

La Vie : un purgatoire circacien

26 October 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

En partenariat avec le Cabaret Sauvage, la Villette met les pleins feux sur la compagnie québécoise Les 7 doigts de la main et présente deux spectacles. Psy, leur nouvelle création, à partir du 23 novembre et en ce moment, La Vie, qui tourne à travers le monde depuis 2007. Un jugement dernier tendance foutraque mais un peu trop sage.

Le décor du cabaret sauvage va à merveille au spectacle. Pour atteindre le purgatoire, il faut traverser un fleuve, un canal en l’occurrence, mais l’idée est là. La route est longue pour faire le bilan. L’ambiance navigue entre Burton et Jeunet. Un monsieur loyal clownesque, aux yeux ourlés de noir et au costume blanc paradis nous ausculte. Il lit dans le grand livre de La vie, les noms des personnes (vraiment !) présentes dans le public, caustique, cynique, il taille, fait des réflexions sur les noms de famille. L’affaire part bien. Ensuite, cela s’essouffle vite, “La vie” devenant un spectacle classique de cirque où s’enchainent des numéros attendus : contorsion, jonglerie, corde lisse, réalisés par des circaciens  magnifiques et (trop) généreux.

Le spectacle pêche par sa longueur excessive, 2H30 et inutile. Nombreux numéros sont redondants. Néanmoins, chaque proposition est éclatante. L’idée est de raconter l’histoire, souvent ubuesque, de la mort des personnages. Isabelle a voulu s’enfuir de l’hôpital psychiatrique, elle a construit une chaine en drap trop courte…la pauvre est tombée raide morte au sol. En résulte un numéro de contorsion aérien sublime. La même jeune femme nous avait scotchée déjà en début de spectacle avec un autre numéro de contorsion réalisé sur un lit d’hôpital devenant agrès.

La force de La vie est dans la musique, live. Aux platines, un DJ au look de papi et au son west coast. DJ Pocket joue avec ses galettes mais aussi avec sa voix en beat box, l’occasion du meilleur numéro de ce cirque, un remake de la scène culte du film Ghost. Pour le reste, la coupure entre les scènes, la longueur de numéros inutiles, tel un tango ici parachuté vient taire notre plaisir. La vie passe à côté de son spectacle en glissant sur des pentes vulgaires et faciles. Le stéréotype de la secrétaire-blonde-lunette-jupe crayon peut faire sourire mais lasse vite.
Il ne manque qu’un peu de folie et de coupes pour faire de spectacle une petite bombe. Quelques instants, une belle dose d’adrénaline, en résumé, la vie, la vraie !

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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