Théâtre

La névrose du monde du travail mise en scène par le virtuose japonais Toshiki Okada

04 October 2010 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Hot Pepper, air conditioner and the farewell speech”,  trois titres pour trois courtes pièces. Un ensemble pimenté de short cuts sur l’entreprise  à l’image de la société Tokyoïte. Dans une boite lambda à l’uniforme blanc et noir, une employée en CDD est licenciée après deux années de bons et loyaux services. Ce fait violent mais banal est l’occasion de non dialogues monologues chorégraphiés . Une pièce à la mise en scène innovante et réussie sur l’enfermement dans le monde du travail en particulier et sur la société occidentale en général.

La première pièce est l’organisation du pot de départ d’Erika, la seconde est une discussion entre deux permanents autour d’un air conditionné trop froid, la troisième est le pot de départ de la licenciée. Chacune des trois pièces part d’une situation ordinaire, répétée en boucle, qui, à un moment clé reçoit une phrase couperet : « Pourquoi elle? » « Je vis l’enfer » « Je n’ai pas de travail». Ces mots sanctions  font jaillir le fond du problème en mettant en avant les rouages d’un système où la folie règne.

La mise en scène est composée de trois éléments forts . D’abord, une pièce blanche dépourvue ou presque de décor, donnant d’entrée de jeu un sentiment glacial et décalé. Des lumières projetées se fragmentent ou se densifient à mesure que les situations se complexifient. Ensuite, un jeu chorégraphié, quasi dansé fait bouger les comédiens dans une improvisation maitrisée où les mouvements sont robotisés. Enfin, le jeu hilarant  des comédiens permet un dialogue de sourd permanent ou chacun pense à haute voix, sans jamais pouvoir interagir avec l’autre. La démence gagne:  Une clim trop forte et c’est la police qu’on appelle. Une cigale écrasée et c’est soi-même qu’on anéantit.

Le rythme de cette pièce à la mise en scène folle est soutenu et obsessionnel, à l’image de la société que Toshiki Okada cherche, et réussit à décrire.

Hot Pepper, air conditioner and the farewell speech sera suivi du  jeu. 07/10/10 au dim. 10/10/10 par une autre pièce de Toshiki Okada, We are the undamaged others.

Hot Pepper, air conditioner and the farewell speech, dans le cadre du festival d’automne. Du 04/10/2010 à 20:30 au 05/10/2010 à 19:30 , Théâtre2gennevilliers ,41 avenue des Grésillons ,92230 Gennevilliers ,Tél : réservation + 33 (0)1 41 32 26 , PLEIN TARIF 22 Euros,TARIF RÉDUIT 11 Euros-Moins de 30 ans, étudiants, intermittents, demandeurs d’emploi, adhérents à la Maison des artistes

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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