Théâtre
« La Maîtresse en Maillot de Bain » au Café de la Gare

« La Maîtresse en Maillot de Bain » au Café de la Gare

09 August 2014 | PAR Camille Hispard

Sur les traces de l’enfance et de ses ardoises usées, la pièce de Fabienne Galula est une bulle d’humour chaleureuse et touchante portée par des comédiens haut de gamme. 

[rating=4]


Rires d’enfants, « haut les mains peau d’lapin, la maîtresse en maillot de bain » en fond sonore et cage de hamster en guise de compagnie ; dans ce décor de classe d’école maternelle déjantée, on retrouve un trio de professeurs paumés et terriblement attachants dans leurs névroses et leurs faux-semblants. Myriam (Audrey Berthéa), directrice tyrannique aux frustrations extrêmes, Rémi (Sébastien Nivault), sorte de Gaston Lagaffe enrhumé du quotidien et Nicolas (Emmanuel Donzella), idole des parents et des enfants mais surtout play-boy de bac à sable absolu : trois entités qui se tirent la bourre à coups de gommettes et de mesquineries enfantines…

C’est l’intervention de Béatrice (Pauline Guimard), psychologue mandatée par l’Education Nationale pour traiter de la violence à l’école qui va perturber et désarçonner le trio. Des tentatives de séduction pathétiques et quasi pathologiques de Nicolas aux pulsions flippantes que Rémi traduit dans ses polars en passant par les crises de nerfs hilarantes de la directrice psychorigide : La Maitresse en Maillot de Bain enchaîne à un rythme frénétique les vannes bien senties, les souvenirs de classe jubilatoires et les interrogatoires psychologiques tout simplement hilarants.

Les comédiens témoignent de leur plaisir à jouer, chacun sur le fil de l’autre, parfois au bord du fou rire, instaurant une complicité immédiate avec le spectateur. Béatrice, la psychologue excessivement calme et conciliante, hystérique bien camouflée, rayonne dans ce rôle de pivot émotionnel.

La légèreté du ton et le caractère bien tissé des protagonistes font la force de cette pièce qui ne s’essouffle jamais et qui révèle de jolies fantaisies humaines. Un classique du Café de la Gare avec une très belle distribution tournante à dévorer immédiatement comme une belle madeleine de Proust !

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Camille Hispard

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