Théâtre
[Interview] Jean-Joël Le Chapelain “Théâtre et politique, c’est ontologique”

[Interview] Jean-Joël Le Chapelain “Théâtre et politique, c’est ontologique”

19 May 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

La cinquième édition de Théâtre et Politique, temps fort de la saison de L’apostrophe, Scène nationale Cergy-Pontoise & Val d’Oise a débuté mardi et se déroulera jusqu’au 27 mai 2014. L’occasion pour nous d’interviewer Jean-Joël Le Chapelain, son directeur.

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Vous parlez des “rapports complexes du citoyen face au pouvoir”. Ce cycle tombe en pleine période électorale, comment résonne le cycle à quelques jours des élections européennes ?

On peut dire en souriant que la France est perpétuellement en période électorale, et cela est un bon thermomètre de la démocratie. Il est vrai qu’en période électorale, le festival a un écho particulier, nous sommes confrontés à un certain nombre d’idées. Ce n’est pas la volonté des artistes de défendre tel ou tel thème mais ils les éclairent. Il y a cinq ans, lorsque l’on a mis en place le cycle Théâtre et Politique, nous avons souligné que les artistes ne semblaient pas être très préoccupés par les questions politiques même si le sujet des pièces l’étaient. Ils ne revendiquaient pas, alors qu’il y a vingt ans, oui.

Peut-on dissocier le théâtre de la politique ?

Ontologiquement il est difficile d’imaginer de dissocier le théâtre de la politique. On a un nombre considérable de projets qui mettent en évidence le rapport de l’homme dans la société. On peut faire ce constat. Le thème est présent dans les oeuvres mais plus ou moins mis en avant, nous on voulait justement mettre en avant ces textes. Par exemple, Le cochon de Vaclav Havel est une photographie décalée de la société Tchèque des années 90 où, mais c’est toujours le cas, la corruption atteignait son apogée. Dans Tout un homme de Jean-Paul Wenzel, sont confrontées les histoires, très différentes de l’immigration marocaine et algérienne dans le contexte des houillères en déperdition. Vous le voyez, les sujets ont une résonance forte. Il y a ce soir, Al Atlal d’après Oum Kalsoum qui raconte l’histoire de civilisation arabe. Il faut se souvenir du passé.

PhotoJean Joel Le Chapelain©L'-ArnaudVasseurComment avez-vous fait votre programmation ?
Dans le cas de Al Altal, c’est une coproduction. Sharif Endoura est belge et syrien, lorsqu’ il a monté ce projet c’était le début du conflit, son projet c’était d’offrir un autre regard sur les arabes, expliquer ce qu’est ce que la culture arabe ? Il n’y pas de volonté de dénonciation. Souvent, on offre des deuxièmes vies, là on a accompagné la naissance d’un projet, mais, par exemple, American Tabloïd qui nous emmène dans la saga des Kennedy a été présenté en début de saison. Il en  est de même pour Les justes.

Faire un cycle permet-il d’amener un public moins habitué dans votre salle ?

Il ne faut pas être naïf. Cela ça ne change pas grand chose, on a toujours le sentiment que la banlieue est défavorisée. On essaye dans chaque programmation d’attirer l’attention de tous mais le cocktail  est difficile. C’est toujours là dessus que nous avançons. Le fait d’essayer de donner des contours éveille la curiosité des spectateurs, c’est indéniable

Visuel : Al Altal ©L’apostrophe

PhotoJean Joel Le Chapelain©L’-ArnaudVasseur

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