Théâtre
Il faut je ne veux pas Alfred de Musset/ Jean-Marie Besset

Il faut je ne veux pas Alfred de Musset/ Jean-Marie Besset

20 February 2012 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

Jean-Marie Besset, le metteur en scène, a pris le parti particulier de nous présenter deux pièces à la suite avec un petit interlude: une pièce du répertoire classique d’Alfred de Musset: Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée et une du répertoire contemporain dont il est l’auteur: Je ne veux pas me marier. Les deux pièces ont le même sujet: les rapports amoureux.

 

 

 

 

 

 

 

Dans Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, une marquise est lasse de la cour toujours identique et très convenue que lui font les hommes. Elle désire que son prétendant attitré et favori fasse preuve de plus d’imagination et de talent pour la séduire, elle va le mettre à rude épreuve. Dans Je ne veux pas me marier, une jeune femme s’interroge sur les raisons qui la poussent ainsi que son amoureux à se marier et livre ce dernier à un véritable interrogatoire la veille du mariage pour s’assurer qu’il est digne de devenir son époux.

 

 

Les deux pièces sont remarquablement mises en scène, les décors sont superbes, un système de transparence au milieu de la scène permet d’établir des parallèles entre passé et présent pour mieux nous faire rêver de la galanterie telle qu’on la pratiquait dans l’ancien temps. Le décor réserve également d’autres surprises très plaisantes à l’œil, du feu de cheminée au choix de chaque objet. Les costumes sont également magnifiques surtout la robe que porte Blanche Leleu dans la première pièce, véritable robe de contes de fée. Les trois acteurs sont remarquables: Adrien Melin, qui joue dans les deux pièces, réalise une double prestation dont l’on ne saurait dire si elle est plus brillante dans la première ou dans la seconde pièce tant il est convaincant dans les deux, plein d’amour, de fougue et de passion. Blanche Leleu est l’incarnation parfaite de l’héroïne romanesque. Quand à Chloé Olivières, elle excelle en jeune femme moderne et passionnée en quête d’un idéal absolu. Nous nous sommes suspendus aux lèvres des comédiens et ne voyons pas le temps passer. Il faut dire que la mise en scène de Jean-Marie Besset joue habillement sur le déroulement de ce temps et l’évolution des mœurs qui en résulte: les relations amoureuses sont de plus en plus désabusées et la croyance dans le mariage de plus en plus précaire, ceux qui se risquent aujourd’hui dans cette aventure à deux font figure de courageux ayant encore en leur partenaire assez de foi pour leur confier le reste de la vie là où d’autres trouvent déjà long de se mettre en ménage pour trois ans. L’amour est plus jamais un combat dont nous avons plus que jamais l’envie d’être les soldats en voyant ces deux pièces.

Une représentation que l’on pourrait revoir dix fois même sans s’en lasser, particulièrement recommandée à tous les amoureux.

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