Théâtre
Festival de théâtre en Caves : le souterrain fait du bien

Festival de théâtre en Caves : le souterrain fait du bien

15 June 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

« Créer et inventer autrement, sans la contrainte de la réussite », dans des « lieux clos et souterrains », et en « gardant le mystère » du théâtre : telle est la mission du Festival de Caves, précisée par son fondateur Guillaume Dujardin. Avec la pièce mise en scène par Chantal Morel, la justification du lieu est totale. On aime ces endroits exigus qui nous amènent à accorder de l’importance à des choses anodines du théâtre. Et surtout, la convivialité du procédé fait du bien.

Ce quelque chose qui est laNe comptez pas sur nous pour vous apprendre dans quel genre de souterrain se déroule la représentation de Ce quelque chose qui est là… , adaptation de La Nuit tombée d’Antoine Choplin (2012). Ce qui y sûr, c’est que la place y manque. D’autant plus que François Jaulin et Roland Depauw, acteurs qu’on a appris à apprécier dans le secteur public, jouent sur une toute petite estrade. Les moyens employés sont minimes: une lampe pour figurer la moto de Gouri, qui s’élance vers Pripyat, ville désertée d’Ukraine (ceux qui ont vu Chroniques de Tchernobyl comprendront) ; un bandage sur le bras pour le mal immense de Yakov, ancien ouvrier du réacteur ; une marionnette pour figurer sa femme…

Le spectacle est présenté dans le cadre de la neuvième édition du Festival de Caves, qui a lieu dans toutes les villes de France, et dans tous les lieux les plus inattendus (vous pouvez connaître les autres pièces et leurs dates de représentation en cliquant ici). Ce soir, marche-t-on ? Assurément. Les deux comédiens sont très bons. Et pourquoi la cave ? On s’attend à ce qu’elle apporte quelque chose. Et en effet, elle nous emmène dans un autre espace théâtral. Les mouvements prennent une importance nouvelle : on a peur que les interprètes se ratent (les spectacles les plus physiques seraient-ils à conseiller pour ce festival ?) Lorsque le chant surgit, a capella, la rupture se fait nette, marquante. Le noir final dure, dure, dure. La proximité apparaît extrême. Tout change.

Assez inhabituel, également, de remonter ensuite du souterrain pour débarquer chez le particulier qui a accueilli la pièce, et qui vous invite à boire un verre dans son jardin, avec les autres spectateurs, et l’équipe. Attention, ce cas de figure ne se présentera pas toujours. On vous le souhaite, mais c’est la surprise. Il apparaît en tout cas comme une continuité du procédé, qui amène à voir le théâtre différemment. Amateurs, foncez !

Le Festival de Caves a lieu jusqu’au 27 juin. A Paris, avec le Théâtre de l’Atalante, mais aussi à Strasbourg, Besançon, Dijon, Mulhouse, Lille, Morteau… Consultez le calendrier, et le descriptif des spectacles. Réservez ici.

Visuel : Gouri (François Jaulin) sur sa moto dans « Ce quelque chose qui est là » © Equipe de Création Théâtrale

Infos pratiques

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