Evelyne Buyle et Pierre Arditi toujours sous la pluie au Théâtre Édouard VII

La seule pluie pour laquelle on ne sortirait pas son riflard… Les lumières s’éteignent, le rideau se lève. Laurence et Bruno forment ce que l’on pourrait appeler un couple neutre : un appartement sobre dans le quinzième arrondissement de Paris, des tenues vestimentaires correctes, des métiers honnêtes et « deux semaines de vacances à La Motte-Picquet ». Manifestement, une certaine aisance financière mais point trop n’en faut car, qu’on se le dise, Laurence et Bruno sont de gauche.

Donc, mollo avec l’argent, l’argent qui habille ces dames comme des « pétasses », l’argent qui vous file du « yacht », du « caviar », du « homard », et j’en passe et des meilleurs : Laurence et Bruno aiment l’égalité ; ainsi, vous pensez bien que lorsque des liasses de billets de banque se mettent inexplicablement à foisonner de toutes parts, nos deux protagonistes sont prêts à les partager…(toussotement)

Cette pièce est à l’affiche depuis un moment, et pourtant impossible de s’en lasser. Accompagnés de Véronique Boulanger – convaincante en femme de ménage hispanique et hystérique – et de Christophe Vandevelde – voisin détraqué passablement inquiétant –, Evelyne Buyle et Pierre Arditi s’adonnent à cœur joie à nous faire réfléchir, et peut-être surtout rire, sur le problème de la fidélité à soi-même.
On rit beaucoup effectivement, les rires pleuvent comme les billets de banque pendant une heure et demie de spectacle – un tel phénomène météorologique ça change quand même du réchauffement climatique – on rit face à des situations aussi cocasses qu’invraisemblables.
Le rire et l’argent, les clés du bonheur ? Allez soyons fous, le temps d’une pièce de théâtre au moins…

Comme s’il en pleuvait, une pièce de Sébastien Thiéry, mise en scène de Bernard Murat, avec Pierre Arditi, Evelyne Buyle, Véronique Boulanger et Christophe Vandevelde. Durée 1h30

Roméo Fratti