Théâtre
9e édition du Standard Idéal : <em>Les Actes de Pitbull</em>

9e édition du Standard Idéal : Les Actes de Pitbull

10 February 2012 | PAR Clementine Athanasiadis

Les actes de Pitbull de Péter Kàrpàti, s’est joué, hier, à l’occasion du Standard Idéal au Mc93 de Bobigny. Une pièce surprenante et pleine de vitalité. La salle Christian Bourgois était quelque peu abasourdi.

Déroutant, voilà le mot qui, peut-être, permet le mieux de considérer la pièce  de Péter Kàrpàti.Le spectateur est prit de court et cloué d’étonnement. Pas de fauteuils feutrés ou de scène « conforme ». Au milieu de Budapest, debout sur un échafaudage, cheveux longs, bière à la main, celui qui se dit être le Prophète, débite sur Dieux en hongrois. Le spectateur, lui aussi debout, écoute ou lit plutôt les traductions qui apparaissent sur un mur noir brute.Un surtitrage par moments (mal choisis) qui faisait des siennes . Une chose en entraînant une autre, le Prophète nous fait avancer jusque devant la porte de chez Angie (la formidable Angélà Stefanovics) et Zola (Zola Szabo’). Un appartement-salon-cuisine-chambre, dans lequel l’homme tient à entrer et il n’hésite pas à embarquer l’audience dans l’appartement où l’attende des bancs typés époque URSS. Une Discussion et  quelques absurdités plus tard, le Prophète (Zsolt Nagy) parvient à se faire accueillir. Il bouleversera alors la vie d’Angie et de Zola.

Les actes de Pitbull tient sa force dans l’effet de surprise qu’il offre. La mise en scène est franchement originale et permet une proximité entre le public et les acteurs et entre les spectateurs eux-mêmes. Tous se jettent des regards qui semblent dire « Qu’est ce qui se passe ? ». On rit de stupéfaction, on se laisse prendre par un jeu d’acteurs remarquable et l’on reste attentif à un théâtre plein d’imagination et d’ incohérence volontaire. On va même jusqu’à penser que Le Prophète  nous manipule un soupçon. Et l’on va même jusqu’à aimer cette sensation que quelqu’un d’autre fait les choix à notre place, qu’on se déresponsabilise.

Avec la pièce, le spectateur se sent comme dans un espace de libre parole, là où il pourra tout chuchoter, tout penser et tout partager. Une libre expression bien trop réprimée par l’État Hongrois selon la commission Européenne. Ce qui est sûr, c’est que Les actes de Pitbull vont faire du bruit au sein du Standard Idéal. A la fin du spectacle, vous avez l’impression d’avoir pris un shoot de joie de vivre et de plénitude, attention vous pourriez devenir accrocs.

 


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