Théâtre

1973, le royaume kitsch de Massimo Furlan

05 December 2010 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le Théâtre de la Cité Internationale reprend “1973”, la performance autour de l’Eurovision de Massimo Furlan, crée au festival d’Avignon 2010. Un hommage au kitsch et à la variété seventies délirant qui mêle souvenirs d’enfance et mémoire télévisuelle.

En 1973, Massimo Furlan est enfant, il a le droit de regarder ce show hors normes. A ce moment, l’eurovision est un moment sérieux voulant montrer l’unité européenne tout en gardant l’identité de chaque pays puisque les artistes chantent dans leur langue.

Etre dans le concours, rentrer dans le concours, être le concours. Ce sont ces trois éléments que le performer Massimo Furlan met en œuvre dans « 1973?. En mêlant les images de l’eurovision 1973 et en reproduisant devant l’écran les chanteurs et chanteuses, ( mémorable Patrick Juvet) puis en confrontant l’image à un discours parodique sur la culture, il offre un show kitchissime où l’on rit aux éclats face au décalage entre l’écran, la réalité et le discours.

Les costumes reproduits à l’identique, sont des vrais-faux absolument formidables. Pattes D’eph , combinaisons violettes strassées et robes longues à fleurs sont à la fête. Les perruques se succèdent au rythme des chansons aux textes creux et des commentaires cultes de Pierre Tchernia.
Le projet s’inscrit dans le Re-enactement ou le travail de reprise. Cet élément très présent en art est rare en théâtre. Il s’agit ici dans un premier temps de refaire l’archive à l’identique, donc sans jamais pouvoir réellement y arriver. Le comédien manipule les langues et les postures pour coller à ses souvenirs d’enfant.
Au fil de la pièce le discours sur la musique vient remplacer la variété, le travail sur le son et le passage des chanteurs en fond de scène permet ce décalage. S’improvise un glissement vers une réunion improbable entre un animateur de mariage, Pino Tozzi , son père, Umbertto Tozzi, un guitariste philosophe , Keith Richard et un chanteur yougoslave. En questionnant le rapport à la musique, ils délirent sur l’idolâtrie…Mais il est déjà temps de distribuer des « one point » et de designer la gagnante . Bravo Anne Marie David !
Du 2 au 7 décembre, 20H30, relâche dimanche, Théâtre de la cité internationale, 17 bd Jourdan, 75014, Paris. Durée 1h20, 21 €, tr 14€. 0143135050

(c) Christophe Raynaud de Lage

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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