Performance
« Les larmes de Lucy » ou l’histoire de la femme à travers les âges

« Les larmes de Lucy » ou l’histoire de la femme à travers les âges

15 December 2019 | PAR Magali Sautreuil

Lors de la troisième Biennale des Arts du Mime et du Geste, nous avons eu l’occasion de découvrir en avant-première Les larmes de Lucy, un seul en scène émouvant et drôle qui nous raconte l’histoire des femmes de la Préhistoire à nos jours. Des débuts très prometteurs pour ce spectacle qui devrait être finalisé à la fin de l’année 2020 et diffusé courant 2021.

Après un noir total dans la salle, nous voilà projetés près de 3,2 millions d’années en arrière, au temps de la Préhistoire. Nous faisons alors la connaissance de notre ancêtre Lucy. Si sa gestuelle et son faciès sont fidèles à l’image que nous avons de l’australopithèque, sa tenue, robe noire et bas résille, est résolument moderne, une manière de suggérer que l’histoire qu’elle nous donne à voir est universelle.

Un jour, alors qu’elle explore davantage chaque jour son environnement, elle découvre dans une grotte des peintures rupestres. En les observant attentivement, elle a soudain une vision de l’avenir des femmes dans les sociétés futures.  

Le spectateur se trouve ainsi embarquer dans un voyage à travers le temps, où chaque saut temporel est marqué par un changement de musique et d’atmosphère, qui correspond également à la découverte d’une image différente de la femme, un sujet qui tient particulièrement à cœur à Florencia Avila, l’auteure, la metteure en scène et l’interprète de ce spectacle.

Ce dernier s’inscrit en effet dans la continuité de ses recherches sur l’utilisation du corps et de l’image de la femme dans nos sociétés, qu’elle questionne au sein de son atelier Mimes au féminin.

Dans la lignée de ces recherches, Les larmes de Lucy nous dépeint plusieurs portraits de femmes. De la jeune fille innocente à la vieille sage, en passant par la séductrice, l’amante, la courtisane, la mère, la sainte, la pécheresse, la combattante, la révoltée, la guérisseuse, l’érudite, la femme moderne au bord de la crise de nerfs… ; l’histoire de la gente féminine est une lutte incessante, souvent brutale (violences physiques et verbales, diktat de la société…), mais qui s’estompe parfois pour laisser place à de petits bonheurs et de grandes joies.  

Pour retranscrire les émotions et les caractères de toutes ces femmes sans jamais dire un mot, Florencia Avila s’est inspirée des conventions de caractères du mime Marceau pour élaborer des attitudes qui représentent sept archétypes : La mère, l’amante, la jeune fille, la reine, la combattante, la guérisseuse et la savante.

D’ailleurs, pour cette avant-première, l’artiste a conclu son spectacle par une initiation au mime… féminin. Hommes, femmes et enfants se sont tous prêtés au jeu et ont passé en revue ces différents archétypes. Même si la salle était comble et qu’on n’avait peu de place pour se mouvoir, l’ambiance était conviviale et chaleureuse. Un grand merci à l’artiste pour avoir partagé avec nous son art et ses valeurs avec autant de passion. Hâte de la retrouver en 2021 pour découvrir la version finale de ce spectacle.

Les larmes de Lucy, un spectacle de mime écrit, mis en scène et adapté par Florencia Avila, présenté par la compagnie Les Éléphants Roses, au théâtre Pixel, à Paris, dans le cadre de la troisième Biennale des Arts du Mime et du Geste, les samedis 7 et 14 décembre 2019 à 19h. Durée : 35 minutes.

Retrouvez l’actualité de la compagnie Les Éléphants Roses sur son site Internet (ici) et sur sa page Facebook (ici).

Retrouvez l’ensemble de la programmation de la troisième Biennale des Arts du Mime et du Geste ici.

Visuel : Affiche officielle.

Une playlist en retrait(e)
À la Monnaie de Bruxelles, Warlikowski part pour Hollywood et perd de vue Offenbach
Avatar photo
Magali Sautreuil
Formée à l'École du Louvre, j'éprouve un amour sans bornes pour le patrimoine culturel. Curieuse de nature et véritable "touche-à-tout", je suis une passionnée qui aimerait embrasser toutes les sphères de la connaissance et toutes les facettes de la Culture. Malgré mon hyperactivité, je n'aurais jamais assez d'une vie pour tout connaître, mais je souhaite néanmoins partager mes découvertes avec vous !

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration