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Avignon OFF: Mudith Monroevitz une révélation

Avignon OFF: Mudith Monroevitz une révélation

15 July 2019 | PAR David Rofé-Sarfati

Après un an et demi de succès parisien à La Nouvelle Seine,  Mudith Monroevitz se produit dans le Off d’Avignon. Le spectacle,  affûté,  est jeune, frais,  très drôle. Il révèle une grande comédienne.

Comme Marilyn, Mudith est Gémeaux, a un balayage blond, des névroses exceptionnelles, une certaine grâce, un destin désespéré, et évidemment, elle est comédienne. Robe blanche, décolleté généreux, chaussures argentées, yeux sublimement myopes, et carré sexy, Mudith Monroevitz arrive sur scène comme une apparition : la réincarnation ashkénaze de Marilyn Monroe. Sauf que très vite, elle se met à s’agiter et à rire aux antipodes de l’icône cinématographique: comme une trentenaire de 2017, qui a vu toutes les saisons de Girls en ayant grandi dans une famille de femmes fortes (grand-mère Andrée) et d’intellectuels (le père abonné d’urgence à Télérama).

À l’occasion d’un dîner dans son 20e natal avec un beau brun ténébreux et divorcé rencontré sur un tournage, elle utilise l’art du flash-back et de l’aparté pour transmettre aux inconnus de sa vie, le public, une série d’anecdotes-clé dans la vie d’une comédienne parisienne célibataire de 35 ans.

Une artiste à la langue bien pendue à découvrir d’urgence.
Mudith Monroevitz nous invite ainsi dans le périple de sa recherche de son identité. Le texte est périlleux. Il est cru et  politiquement incorrect. Mais la comédienne est talentueuse et son talent lui permet de tout oser. En un mot,  tous les gags, même les plus inconcevables ou inconvenants “passent”.  Au final peu nous importera si Judith-Mudith est juive ou non, ou si elle ressemble ou non à Marilyn. Elle aura réussi à  conquérir son public au delà de ses dilemmes.

 

Mise en scène : James Joint, Judith Margolin
Interprète(s) : Judith Margolin

©Visuel: Affiche de la pièce.

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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