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[Interview] Alexander Vinogradov : « Nous, artistes, sommes actuellement comme dans une cage ! »

[Interview] Alexander Vinogradov : « Nous, artistes, sommes actuellement comme dans une cage ! »

22 February 2021 | PAR Paul Fourier

Le chanteur russe, Alexander Vinogradov, possède l’une des plus belles voix de basse actuelles à l’opéra. Comme pour tous ses collègues, sa carrière internationale est très contrariée par la pandémie. Il nous parle de son parcours, de ses projets et insiste sur le rôle fondamental de la culture et sur la nécessité de changer de politique.

Bonjour Alexander, je vous ai entendu récemment dans Les Contes d’Hoffmann à Barcelone.

C’était la première fois que je chantais les diables dans Les Contes et j’ai adoré ça. Tout le monde adore incarner les personnages de diables et là, il y en a quatre !

Commençons cette interview par votre parcours…

Allons-y alors ! Je suis né à Moscou. Ma mère était à la fois professeure et historienne de la musique. Dès le départ donc, la musique fut une partie de ma vie. De ce fait, en plus de jouer dans la rue comme les autres enfants, la logique voulait que j’apprenne à chanter et à jouer d’un instrument. C’était quelque chose de naturel pour moi ! J’ai donc commencé à étudier le piano vers six ou sept ans.

Piano, clarinette… et chant

Quand commencez-vous à approcher le chant ?

Lorsque l’on s’engage dans des études musicales en Russie, il est habituel d’intégrer un chœur. Ce fut mon cas. J’ai ainsi participé à un chœur local à Moscou avec lequel j’ai fait des tournées.
Par ailleurs en plus du piano, je me suis également mis à la clarinette. En fait, un proche parent de ma grand-mère était un célèbre interprète de clarinette à Moscou, et il était aussi un professeur. Cela m’a permis de travailler mon souffle.

Vous êtes donc issu d’une famille très « musicale ».

Je viens d’une famille juive et la règle c’était soit d’être dentiste, soit d’être musicien. Ma sœur étant dentiste, je n’avais plus le choix ! (rires).

Avez-vous ensuite continué à jouer de ces instruments ?

Lorsque j’ai eu 13-14 ans, je me suis lassé de la musique et l’ai même abandonnée en arrêtant la clarinette puis le piano.
À ce moment-là, je suis allé étudier la physique et les mathématiques dans le but d’accéder, par la suite, à l’université technique d’État de Moscou-Bauman, ce qui a été le cas.
Un jour, j’avais 14 ans, lors d’une fête avec des amis, accompagné d’une guitare, je me suis mis à chanter des chansons. Un participant m’a remarqué et m’a dit qu’il était en train de créer un chœur et était à la recherche de basses. J’ai donc rejoint ce chœur qui était celui d’une nouvelle synagogue et partait pour un tour en Europe. En 1989, la perspective de visiter l’Europe, était alors extrêmement excitante.
Certains membres de ce chœur de haut niveau étaient au Conservatoire en tant que solistes. L’un d’entre eux m’a ainsi dirigé vers un professeur du Conservatoire qui m’a incité à tenter l’examen d’entrée, et ce, alors que, normalement, vous devez passer par un collège avant de se présenter à cet examen. J’étais déjà musicalement « éduqué », si je puis dire ; je maîtrisais notamment le solfège et les harmonies. J’ai donc juste eu à apprendre le programme pour l’audition.
J’ai chanté quelques airs et j’ai été reçu, ce qui fut étrange et inattendu pour moi. C’est à ce moment que j’ai arrêté la Physique et les Mathématiques. J’avais trouvé une voie professionnelle et en faire mon métier était devenait une perspective très excitante pour moi !

C’était en quelle année ?

Je suis entré au conservatoire de Moscou en 1995. J’avais 18 ans.

Avez-vous eu rapidement des rôles ?

J’ai participé à quelques concours et, en 1998, j’ai considéré qu’il serait bien de commencer à chanter en scène.
J’ai donc auditionné pour tous les théâtres de Moscou et j’ai été accepté dans tous, notamment au Bolchoï, ce qui fut un grand honneur pour moi.
Ainsi, j’y ai fait mes débuts, en décembre 1998, dans le rôle d’Oroveso de Norma.

Le Bolchoï est une grande maison et Oroveso un rôle important…

Norma était interprétée par Marina Mescheriakova, la soprano verdienne du Metropolitan Opéra dans les années 90 ; Pollione, c’était Badri Maisuradze qui interprétait également Radamès à la Scala avec Riccardo Muti. Enfin, Irina Dolzhenko (Adalgise) chantait principalement au Deutsche Oper à cette période. Et, pour compléter, il y avait moi, un total inconnu !
En fait, je n’ai pas vraiment réalisé sur le coup, car j’étais très ignorant et aussi, parce que lorsqu’on est jeune, on n’a pas vraiment peur ! La peur, je l’ai éprouvée physiquement alors que mes genoux tremblaient, la première fois que je suis monté en scène.

Après cela, avez-vous continué avec le Bolchoï ?

Il me fallait déjà finir mes études, car j’avais encore deux ans à faire au Conservatoire. Au Bolchoï, je tenais des petits rôles tels que Raimondo dans Lucia di Lammermoor, Zaretsky dans Eugène Oneguine. J’ai aussi interprété Sobakin de La fiancée du Tsar, et là, c’était un grand rôle. Mais, finalement, il y avait relativement peu de rôles qui pouvaient convenir à une jeune basse comme moi… pas de Mozart, peu de bel canto.
À cette époque, pour me faire connaître et gagner quelque argent, j’ai également participé à quelques concours. En 1999, il y a eu le concours Elena Obraztsova à Saint Pétersbourg. J’y ai alors rencontré l’agent avec lequel je travaille toujours. C’est lui qui m’a invité à des auditions pour différentes maisons d’opéra.
Le Staatsoper de Berlin recherchait une basse pour sa troupe. En 2001, je suis donc venu à Berlin, ai intégré le Staatsoper ; ce fut une grande étape dans ma carrière.

Je suppose qu’au début, vous incarniez principalement des petits rôles…

Oui. Mais mon premier rôle a été Oroveso dans Norma

Encore ! (rires)

La première année, j’ai interprété Oroveso, Don Basilio dans Le Barbier de Séville, l’Orateur dans La flûte enchantée puis, assez rapidement, Figaro dans Les noces de Figaro, Zarastro, le deuxième chevalier dans Parsifal, Don Fernando dans Fidelio.
Il n’y avait donc pas que des petits rôles, mais, plutôt, une grande diversité de rôles, ce qui, avec le recul, était très dangereux pour ma voix. Mais, c’était aussi le moyen pour moi de détecter le répertoire qui me convenait le mieux.
De plus, j’ai eu la chance de me trouver sous la direction, évidemment fréquente de Daniel Barenboim, et également de Simone Young, Philippe Jordan, Bertrand de Billy. Pour un garçon comme moi venant arrivant de Moscou, c’était juste extraordinaire ! Ces années ont été tellement importantes pour ma formation !

Ce que ma voix me dit de chanter aujourd’hui, c’est principalement du Verdi, le romantisme italien et français et le bel canto

En fait, vous avez un répertoire très large qui va de Mozart au bel canto, de Verdi à Wagner et à l’opéra russe et français… Quel est celui qui vous convient le plus ?

Je pense qu’à mes débuts, mon meilleur répertoire était Mozart : Leporello, Figaro… Aujourd’hui, c’est incontestablement celui de Verdi et tous les Mephistos (Gounod, Berlioz…). Le répertoire français romantique est excellent pour moi.
Je suis quelqu’un de musicalement extrêmement curieux. Et je considère avoir suffisamment de maîtrise de la technique de mon instrument pour être capable de voyager dans un grand éventail musical.
Je peux chanter Wagner. Pas tous, car je suis prudent avec ma voix : Fasolt dans Le Ring et Le Roi Marke dans Tristan seraient fantastiques. Je vise également Zarastro. Et de l’autre côté, je peux incarner les rôles des quatre diables des Contes et d’Escamillo. Il y a donc, à la fois, des rôles aigus et graves. Et il y a bien sûr Philippe II dans Don Carlo !
Mais ce que ma voix me dit vraiment de chanter aujourd’hui, c’est principalement Verdi et le romantisme italien et français et bel canto.

Parlons des théâtres dans lesquels vous avez travaillé. Comme vous l’avez dit, il y a eu le Staatsoper à Berlin, mais vous avez chanté dans beaucoup d’autres pays.

Je dirais qu’il y a peu de théâtres où je n’ai rien fait ! À Paris, ce fut d’abord la voix dans Idomeneo à Garnier, puis Truffaldino dans Ariane auf Naxos à Bastille, et Colline (de La Bohème), puis Luisa Miller encore à Bastille. J’étais également dans Mozart et Salieri de Rimski-Korsakov au Châtelet en 2001. J’ai chanté régulièrement au Royal Opéra House de Londres, à la Scala de Milan, au Metropolitan Opera, ainsi qu’à Munich, Hambourg, Zurich, Valence et au Teatro Real de Madrid. En 2001, mon premier rôle en dehors de mon pays, y a été « Il Frate » dans Don Carlo. Et, en Italie, Il y a eu Venise, Palerme, Turin, Vérone, Parme, Rome… Je ne peux pas dire où je n’ai pas chanté. (Il fait une pause…) Ah si ! A Salzbourg ! Je ne sais pas pourquoi…

Vous avez chanté dans d’autres villes de France…

Oui, à Bordeaux (Don Basilio en 2005 et Ramphis (de Aïda) en 2006), à Marseille ainsi qu’à Nancy, ville que j’ai adorée. Le théâtre est beau mais la ville aussi.

Pour moi, Verdi c’est l’équilibre parfait entre le mot et la ligne, entre l’expression et le style

Plus tard, vers quels rôles souhaiteriez-vous aller ?

Je dois dire que je suis très heureux du répertoire dans lequel j’évolue en ce moment. J’aimerais vraiment continuer à chanter Verdi pendant encore dix ans ou peut-être même plus.
C’est ce qui est le plus naturel pour moi : Nabucco, Don Carlo, Ernani, Attila, i Vespri Siciliani… Pour moi, Verdi, c’est l’équilibre parfait entre le mot et la ligne, entre l’expression et le style.
Cela étant, il est sûr que j’ai aussi d’autres ambitions. Je vais notamment regarder du côté des grands rôles russes. Dans cinq ans, je pense, je compte approcher Boris Godounov.
Mais vous savez, j’ai 44 ans et j’ai commencé à chanter en scène, alors que j’en avais 21. Je ne veux pas aborder mon premier Boris trop tôt. Je veux prendre mon temps.
Et je souhaite aussi continuer à jouer tous les Méphisto, en incluant ceux des Contes d’Hoffmann.
Enfin, ce qui me plairait beaucoup, c’est de retourner à Mozart, à Figaro, à Leporello ; mais, aujourd’hui, visiblement personne ne me voit dans Mozart ! Je crois que, fréquemment, l’on pense que lorsque vous chantez Verdi, vous ne devez plus chanter Mozart !

Les rôles de basses sont souvent destinés à des « bad guys ».

Pas toujours ! D’ailleurs, c’est très drôle de jouer des bad guys. Mais chez Verdi, les basses, ce sont plutôt des pères, des prêtres ou des Rois (rires). Bien sûr, côté « bad guys », il y a tous les diables…

Vous vivez à Berlin, je crois…

Oui absolument.

Les représentations n’ont pas de sens sans public !

N’est-il pas trop compliqué, en ce moment, de voyager pour vous rendre à des répétitions et représentations dans d’autres pays ? Comment ressentez-vous cela ?

Pas si bien, mais j’ai la chance et le privilège de pouvoir continuer à faire mon métier durant cette pandémie.
J’étais tellement heureux d’être à Barcelone pour Les Contes d’Hoffmann, et auparavant à Zurich et à Florence !
Mais, la situation actuelle est, hélas ! un désastre complet ! Au début de cette pandémie, comme je suis un père de famille, j’ai, d’abord, été préoccupé par ce qui allait advenir de ma condition financière. Mais aujourd’hui, je me sens beaucoup plus concerné par ce que je vais devenir, en tant qu’artiste. Parce que l’artiste a besoin de la scène et du public ! Rien ne peut remplacer cela ! Les représentations n’ont pas de sens, sans public ! Une représentation sans public, ce n’est pas du théâtre. Certes, le streaming peut nous distraire un temps, mais cela a très peu à voir avec des spectacles en live.

Un artiste perd son identité lorsqu’il n’est pas en scène

Il y a eu tellement de streamings ces derniers mois, à la télévision, sur les sites Internet, que je pense que les gens se sont lassés. Ils veulent retourner en salle.

C’est très difficile pour moi de suggérer des solutions, mais les politiques devraient comprendre à quel point il est important de rouvrir les salles de théâtre et de concerts ! Le public a envie de cela.
Je ne parle donc pas seulement des artistes. Bien sûr, nous en avons terriblement besoin. D’autant que nous constatons de plus en plus de troubles psychologiques, de dépressions dans notre profession, sans parler des énormes problèmes financiers qu’ont certains de mes collègues.
Mais avant tout, un artiste perd son identité lorsqu’il n’est pas en scène. Il faudrait que les « décideurs » comprennent les conséquences de leurs décisions quand ils nous privent d’exercer notre métier.
C’est une torture épouvantable ! Le Roi des Français, Louis XI, enfermait ses ennemis dans une toute petite cage dans laquelle la personne ne pouvait pas bouger et ne pouvait même pas se mettre debout. Il les gardait ainsi pendant plusieurs années.
De manière symbolique, j’ai l’impression que c’est ce qu’on fait aux artistes depuis un an dans le monde. Nous sommes dans une cage !
Et je sais que beaucoup de spectateurs habituels ont le même ressenti. Je reçois des lettres d’amoureux de l’opéra qui me disent ne pas se sentir totalement en vie du fait qu’ils ne sont pas autorisés à aller dans les théâtres. J’espère vraiment que les politiques vont réfléchir à des perspectives qui ne soient pas que coercitives, qui ouvrent des possibilités. Il en existe !
Je pense que ce que font l’Espagne et Monaco n’est pas si terriblement mauvais ! Alors, pourquoi est-ce que l’Allemagne, la France, l’Italie et d’autres pays ne font pas la même chose ?
Il y a des études qui disent qu’aller au théâtre, en respectant les mesures de précaution, est moins dangereux que toute autre activité. Les gens ont absolument besoin de théâtres et de concerts après l’année déprimante que l’on vient de vivre !

En France, il y a un grand débat autour de cette question. De nombreux artistes s’expriment à la radio, à la télévision, en interviews, pour demander la réouverture des théâtres. Mais, c’est un choix politique, car le gouvernement français a rangé la culture dans les activités « non essentielles ». Tellement de gens ont déjà été choqués par cette formule !

C’est la même chose en Allemagne ! C’est complètement inacceptable. Inacceptable et mauvais. Qu’est-ce qui est essentiel dans ce cas ? Excusez-moi d’être vulgaire, mais c’est manger et déféquer, comme des humains réduits à leur tube digestif ? C’est tout ? C’est juste ça qui est essentiel ?

Le prix que nous payons aujourd’hui pour prévenir la propagation de cette pandémie n’est-il pas trop élevé ?

En revanche, en France, tous les grands magasins étaient ouverts pour faire les courses de Noël. Ces dernières semaines, à chaque fois que je suis allé voir un opéra, à Vienne, à Madrid, à Barcelone, je me suis senti plus en sécurité dans un théâtre que dans un grand magasin où dans le métro parisien !

J’ai bien peur que cela montre le peu de cas que les politiciens font des gens. Leur idée, c’est que les besoins essentiels d’une population se limitent à manger et faire du shopping. Cela serait essentiel et pas le reste !
Moi aussi, j’ai malheureusement perdu des êtres très chers pendant cette pandémie. Donc je ne prends pas ça à la légère.
Mais cet état de fait nous amène à cette étrange question, et si difficile d’un point de vue éthique, à savoir quel est le coût (ou le prix) de la vie humaine. Dans nos cultures, on dit que cela n’a pas de prix, mais cela n’est pas vrai !
Lorsque vous construisez une route et vous devez la faire un peu plus épaisse pour la rendre plus sûre, cela coûte de l’argent et vous en calculez le prix. Ce prix pour la rendre plus sûre est, en quelque sorte, le prix pour la vie humaine.
Il faut vraiment s’interroger si le prix que nous payons aujourd’hui pour prévenir la propagation de cette pandémie n’est pas un peu trop élevé, en n’omettant pas de prendre en compte les désastres que cela cause.
Je ne parle pas seulement de l’économie. Regardez ce qui arrive aux enfants qui ne vont pas à l’école, le poids mental qui leur est imposé. C’est vraiment quelque chose qui doit être réfléchi. On ne peut pas uniquement traiter les gens comme des créatures réduites aux seuls besoins de manger et d’acheter. Les aspects culturels et sociologiques doivent être fortement reconsidérés.

Alors, même s’il est très difficile de se projeter dans l’avenir, quels sont vos projets ?

Il est, bien sûr, très difficile en ce moment de parler de cela. Naturellement, j’ai des projets. Principalement dans du Verdi. Aujourd’hui, les théâtres qui continuent à fonctionner se trouvent surtout en Espagne, en Russie, et, je crois aussi, en Australie.
Ainsi, il est prévu que je fasse des Verdi en Australie, Attila, Aida, Ernani
J’ai également des représentations prévues à Munich, Luisa Miller et Simon Boccanegra à Hambourg, Nabucco au Royal opéra House, Carmen et Aïda au Wiener Staatsoper, Nabucco à Madrid et à Zurich, le Requiem de Verdi et Les vêpres siciliennes à Zurich. Donc, comme vous voyez, presque exclusivement du Verdi. Mais, j’ai aussi d’énormes trous dans mon agenda, car la construction des plannings s’est, de fait, arrêtée.
J’avais l’habitude d’être très « booké » ; d’être, en général, sur la route 10 mois sur 12. Je n’ai que six ou sept mois bookés la saison prochaine, ce qui, pour moi, est étrange et inhabituel.
Comme je le disais, le plus important n’est pas le besoin de travailler pour survivre, mais à 44 ans, pour un chanteur tel que moi, ce sont peut-être les « années d’or », artistiquement parlant. Il est donc regrettable que je ne puisse pas donner autant que je le pourrai. Mais je parle pour cette année et pour la suivante, car j’ai bon espoir qu’après cela se rétablira.

Avez-vous prévu de chanter aux États-Unis, au Metropolitan Opera de New-York, par exemple ?

J’avais un contrat avec le Metropolitan pour la période actuelle, février, mars et avril. Tout est annulé comme vous le savez. Je devais aussi faire des concerts à Montréal et à Washington D.C. en mai et juin, annulés également.

C’est fou ce qui se passe aux États-Unis et à Londres également où tout est complètement stoppé !

C’est terrible et inimaginable ! Mais le système aux États-Unis est tellement différent de celui qui existe en Europe continentale, avec des recettes qui proviennent essentiellement des sponsors et de la billetterie. Donc, ils ne peuvent pas survivre avec une situation telle que celle que nous vivons actuellement.

Allez, je crois qu’il faut rester optimiste durant cette période. Ce qui m’aide en ce moment, c’est d’avoir des partitions de sonates de Beethoven sur mon piano et des livres sur ma liseuse. Ces activités me gardent vivant et j’espère que nous allons vite pouvoir revenir, partager nos rêves, nos passions avec le public, rendre les gens heureux et les toucher émotionnellement au travers de ce que nous faisons.

Je crois que le public attend cela…

Je l’espère ! J’espère que les gens ne vont pas oublier ce que c’est que d’être ensemble. Il faut les laisser revenir aux événements culturels…. le rôle de la culture et de la musique est tellement important dans la société !
Dans la période actuelle, on doit mettre à la même table les politiciens et les différents représentants de la culture. Car, dans nos sociétés, le rôle de la culture est clairement sous-estimé aujourd’hui.

Il est bon et utile que vous puissiez vous exprimer pour que les politiques vous entendent.

Reste à savoir si les hommes politiques lisent les articles et sont désireux de prendre en compte ce que nous, artistes, disons sur la culture…

Visuel : © Polina Plotnikova

Vidéo : Alexander Vinogradov et Dmitry Belosselskiy dans Luisa Miller au Metropolitan Opera (2017)

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