Marionnette
Voyage au pays de la marionnette

Voyage au pays de la marionnette

19 March 2019 | PAR Julia Wahl

Pour sa dixième édition,  la Nuit de la marionnette désertait le théâtre Jean Arp de Clamart pour le conservatoire Henri Dutilleux.

C’est un important anniversaire qui. était célébré cette année : les dix ans d’une manifestation qui accueille,  depuis sa création,  des spectacles de marionnettes et de théâtre d’objets venus de toute l’Europe. Créée à l’initiative du théâtre Jean Arp,  ce marathon nocturne a pour mission de lancer le festival MARTO (Marionnettes et théâtre d’objets), qui rayonne sur le sud des Hauts-de-Seine.  

Malgré des spectacles de qualité, cet événement souffrit d’une grande désorganisation : temps d’attente exagérément longs auxquels succèdent,  sans que l’on ne sache trop comment,  des retards entraînant l’annulation de spectacles. 

De ce que nous avons tout de même pu voir,  cette édition fut très marquée par la marionnette sur table et le théâtre d’objets.  Des objets souvent comestibles, du spectacle d’ouverture Ma Cuisine, de Sylvain Maurice,  à Label Illusion, du collectif Label brut, qui met en scène la farine Francine et sa fille la brioche Martine aux rêveries très “flour power“. Mais aussi des pluies de cailloux pour nous apprendre que le centre de “l’univers [aurait] un goût de framboise” (Zoé Grossot) ou des dessins et des marionnettes sur table en polystyrène qui nous démontrent que, la terre étant ronde, si l’on marche droit devant soi, on finit forcément par voler (Kazu et les hommes volants, compagnie Singe diesel).

Petite mention spéciale au fabuleux camion des Teatri mobili, dont la simple présence, avec ses peintures rouge et or, suffit à nous ouvrir à un monde de forains et d’artistes, de routes sans fin, de musique et de plaisir visuel simple et sans parole.

Une manche noire. Un pied qui en sort. Non, une jambe. Une seconde jambe. Un bras, deux bras. Une tête. Voilà les cinq doigts du marionnettiste devenus un acrobate de cirque, qui danse, s’élance et crache du feu. Une petite musique sans prétention, qui, dans l’intimité du Teatrobus, nous rappelle à l’origine populaire des théâtres de marionnettes et d’objets. Ou comment s’accorder des espaces de rêves et d’émerveillement.

 

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Julia Wahl
Passionnée de cinéma et de théâtre depuis toujours, Julia Wahl est critique pour les magazines Format court et Toute la culture. Elle parcourt volontiers la France à la recherche de pépites insoupçonnées et, quand il lui reste un peu de temps, lit et écrit des romans aux personnages improbables. Photo : Marie-Pauline Mollaret

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