Live report : Jazz nomades, un dernier soir sous le signe du cirque
Chez Monsieur Brook, le public se pressait , assis par terre, sur les marches. Le sublime théâtre des bouffes du nord accueillait hier le dernier soir de la 7e éditions du festival Jazz Nomades. Une soirée magistrale dans l’ensemble sous le signe de la voix au service de la voltige.
« Accrobattants et votligistes » était le titre de la soirée. Sous le titre volontairement intellectuel-décalé se cachaient six numéros allant de la conférence universitaire à la danse contemporaine en passant par la performance.
Une conférence…oui, vous avez bien lu ! Le spectacle commence ainsi, par 20 minutes de C.M comme on disait dans les années 2000. Le sujet portant sur les « magies du vivant ». Dans un exposé brillant et concis , l’ethnologue Raphael Navarro a expliqué comment la relation a la magie était dépendant de critères religieux et culturel. Pour exemple la société Maya n’est pas sensible à des tours de lévitation verticale car leur monde est pensé par couches verticales.
Ensuite, ce fut un festival, les yeux et la bouches grands ouverts, nous avons admiré le numéro de funambule hallucinant de Paul Aour sur fil de fer qui a dansé , glissé , sauté sur son agrès, au rythme de la harpe d’Hélène Breschand et de la voix d’Emile Lesbros. Autre ambiance, l’espagnol Kérol a fait hurler de rire le public par un numéro de beat box et jonglage à l’interactivité délirante. Le rythme est retombé pour laisser place à la beauté et à la poésie. On a vu débouler sur le plateau Pascal Contet que nous avions repéré dans le troublant « les inepties volantes ». Armé de son accordéon il fait danser et « chanter » Marlène Rostaing.
Apothéose pour le dernier spectacle avant l’entracte, un pur moment de performance contemporaine, décalé et destructrice. Où Camille Boitel, Fantazio et Benjamin Colin ont littéralement cassé le décor et fait rire les spectateur dans un numéro burlesque et…Dénudé !
Après la pause, c’est un programme perturbé qui nous a été proposé, la chanteuse et violoniste Iva Bittova devait être associée à Tarzana Foures au trapèze ballant et fixe. Les essais techniques de l’après midi ayant couté un bout de mur du vieux théâtre, la circassienne n’est intervenue que lors de deux numéros, bluffant et très beaux , à la corde. Le chant aigu d’Iva Bittova privé de la transcendance de la voltigeuse tout le long de sa prestation a offert des moments inégaux.
Un festival à ne pas rater en 2011 permettant de faire dialoguer les arts vivants et pluriels.
Crédit photo: Pascal Contet, (c) Hervé Hette
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One thought on “Live report : Jazz nomades, un dernier soir sous le signe du cirque”
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Alec Gardrat
Traiter d’inégale, la prestation Iva Bittova est très loin de la réalité et de la satisfaction du public conquis dès les premières notes de la chanteuse. Ce fût un grand moment de musique inspirée, magnifiée par sa bonne humeur communicative, sa générosité, et son inventivité. Les (trop rares, c’est vrai) apparitions de Tarzana Foures y ont ajouté de rééls instants de bonheur et de grâce. Cette petite heure a été le clou de la soirée (très interessante par ailleurs), ou, sans vouloir rabaisser les autres intervenants, était d’un niveau général bien en deça du final d’Iva Bittova et Tarzana Foures.