
“Koulounisation” aux Plateaux sauvages, un parcours linguistique de la colonisation
Les Plateaux sauvages accueillent, dans le cadre du festival Impatience, Koulounisation, de Salim Djaferi. Une réflexion sur la langue de la colonisation, qui a conquis le jury : Koulounisation a remporté les prix SACD et Lycéen du festival !
“Koulounisation” : quand Salim demande à ses proches arabophones comment on dit “colonisation”, tou.tes ou presque répondent par cet emprunt au français. Pourtant, découvre-t-il progressivement, bien d’autres mots existent pour désigner cette période. Des mots issus de verbes variés, qui ont toutefois pour point commun d’être de sens passif.
Si la réflexion linguistique est au centre du spectacle de Salim Djaferi, elle accorde, à côté de ce travail sur les mots, une large place à la sémiotique des objets. Des éponges et des plaques de polystyrène, à première vue abandonnées sur le plateau, présentent ainsi une grande force évocatrice. C’est également le cas d’archives familiales, que l’acteur et metteur en scène suspend en fond de scène.
En dépit du sujet abordé, le spectacle n’est ni trop cérébral, ni accablant. Au contraire, ce parcours dans le lexique de la colonisation se fait avec la légèreté de l’humour.
Visuel : © Thomas Jean Henri