[Avignon Off] “Une chenille dans le coeur”, beauté sublimée d’une histoire parfaite

Dans les Offs d’Avignon se nichent des bijoux d’intelligence et de contemporanéité. Le jeune public quand il est traité avec bienveillance et élégance est souvent le terrain de jeu génial à des propositions scénographiques très actuelles. C’est le cas du très beau spectacle qu’est Une Chenille dans le cœur. A voir à partir de 6 ans à l’Espace Alya

Il était une fois une très belle troupe. On y trouve Caroline Stella dans le rôle d’une petite fille “exceptionnelle”. Elle est née d’un amour précieux et se retrouve à cause de cela contrainte à grandir sans colonne vertébrale. Dans les mots de Stéphane Jaubertie, elle va chercher à convaincrePaul Tilmont un bûcheron qui tranche tellement que la forêt est devenue un désert, qu’il faut couper le dernier arbre pour y tailler un corset. Un drôle de monsieur loyal, Thomas Matalou raconte tandis que benjamin civil assure la bande son.

On est d’emblée séduit par le travail de mise en scène de Mariana Lézin, la scénographie Pierre Heydorff et les lumières de Mikaël Oliviero qui nous installent d’entrée dans un monde féerique vidée de fées où campe un bel arbre en vidéo. Ce conte initiatique voit cette petite fille cassée trouver les chemins qui attendriront le cœur de ce bûcheron. On entre alors dans l’apprentissage de l’être ensemble en société et ce n’est pas toujours joli. La gamine prend le siège sur l’arbre, le bûcheron a des accès de colère et va jusqu’à l’étrangler. Les viles pulsions sont là, encore à l’état brut de l’enfance en pleine transformation.
Visuel : © Affiche