[Critique] Le Comte de Bouderbala 2 : une expérience décevante
Après avoir joué Le comte de Bouderbala pendant près de 9 ans, l’humoriste Sami Ameziane revient sur scène avec son nouveau spectacle… Le comte de Bourdebala 2. Même si les thèmes étaient divers et variés, allant des paroles de rap et de la variété française aux attentats, Le Comte de Bouderbala 2 n’a pas trouvé la recette gagnante. Une certaine nostalgie du premier opus planait dans la salle. Le comédien n’a pas su se défaire de l’ombre de son premier sketch. Pourtant, la première partie du spectacle, présentée par Laurie Peret, nous était de bon présage. Dommage.
Agréablement surpris par l’intervention de la jeune artiste Laurie Peret et de son piano électronique, nous avons découvert sa vie de femme mariée et de mère. Malgré une entrée sur scène timide, la jeune maman chante avec un humour ravageur sa réalité de femme trompée et à bout de nerfs. La chanson, qui est un exutoire lui permettant de prendre ses malheurs du bon côté, entraîne les spectateurs dans son quotidien avec efficacité.
Après s’être bien bidonné sur les malheurs de Laurie, il est arrivé le tour de l’humoriste de monter sur scène. Enchaînant les thèmes à la vitesse du son, le Usan Bolt du rire va parfois trop vite, quitte à essouffler son auditoire. L’effort cognitif qu’il fallait faire preuve pour penser le lien entre les sujets mettait en retard tous ceux qui si risquaient. Mais cela n’a pourtant pas l’air de décourager, une partie non négligeable de la salle était enthousiaste.
C’est sur des thèmes bien prévisibles que Sami Ameziane jongle en permanence. Parmi eux, on retient les attentats du 13 novembre avec le fameux Jawad, le « Airbnb du bled ». Faite et refaite, cette allusion aux attentats est malheureusement l’un des seuls faits d’« actualité », même si l’affaire date de près de deux ans. On aurait aimé une plus grande diversité sur les enjeux actuels. Il enchaîne ensuite sur des sujets plus légers en analysant les paroles de rap ou de variété française, comme, par exemple, Maître Gims (« La vérité c’est que j’m’auto déteste ») ainsi que Johnny (« C’était fin août-début juillet »). C’est avec un air de déjà-vu que l’on retrouve ce thème où la syntaxe et la grammaire de ces chanteurs sont scrutées méthodiquement. Lors de son premier spectacle, Sami Ameziane avait en effet déjà utilisé ce genre de moquerie.
Malgré une entrée triomphale et quelques vannes d’échauffement, il a été compliqué pour l’auditoire de discerner le nouveau de l’ancien. Comme un souvenir mortifère, le fantôme de son premier spectacle hantait la salle. A plusieurs reprises, l’humoriste fait référence au premier opus en le citant explicitement. Avant même d’entamer le sujet sur les paroles des chanteurs, Sami Ameziane nous informe qu’il l’avait déjà utilisé lors de son premier spectacle ! Peut-être que les 9 ans durant lesquels celui-ci a été reproduit y sont pour quelque chose. Face à toutes ces années de gloire, il lui est difficile de tourner la page.
En raison de plusieurs petits défauts, Le Comte de Bouderbala 2 est une expérience décevante étant données les qualités humoristiques de l’intervenant.
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