Danse
« Untitled_I will be there when you die » : les infinis d’Alessandro Sciarroni au Festival d’Automne

« Untitled_I will be there when you die » : les infinis d’Alessandro Sciarroni au Festival d’Automne

27 November 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Repéré par les initiés aux Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint-Denis en 2013  et son Folk’s jusqu’à l’épuisement, Alessandro Sciarroni a vu le Festival d’Automne lui consacrer un portrait cette année. L’italien a présenté trois spectacles, Folk’s, Joseph Kids et Untitled,  et confirme sa place méritée dans la cour des grands. 

[rating=5]

Untitled_I will be there when you die  clôt donc le cycle que le prestigieux festival offre au Festival. Le spectacle a vu ses jongleurs tenter l’impossible déjà deux fois,au CND et au Monfort. C’est au 104 que les quatre danseurs devenus circassiens vont au son  de Pablo Esbert Lilienfeld qui prendra sérieusement le tempo d’une soirée techno vont offrir la sensation d’un temps illimité, celui d’un au-delà fantasmé

Dans ce huis clos, l’enfer c’est les massues de jonglage. Une ,puis deux, puis trois, puis quatre. Il s’agit d’avoir la concentration nécessaire pour les faire virevolter sans s’en séparer. Mais voilà qu’elle tombe comme des cadavres quelques fois, suscitant le mépris, le rire ou l’angoisse, on choisira.

Dans Folk’s, le spectacle s’arrêtait quand les danseurs ne pouvaient plus, d’épuisement, danser. Ici, la sensation est exactement la même sans que le procédé ne soit là. Ils sont face à nous, quasi statiques, mais la danse les rattrape, c’est plus fort qu’eux. Le regard est figé vers le ciel dans une concentration méditative. D’ailleurs, leur premier geste quand ils entrent sur le plateau totalement immaculé est d’effectuer une respiration profonde.

On entre dans le souffle avec eux. Doucement, le temps que la performance s’installe et nous agrippe, faisant de nous les quilles qui voltigent. La sensation est là, nous accrochant à ces massues comme si la vie des danseurs en dépendait.

Ils vont aller au bout d’eux même dans un geste qui est de l’ordre de l’athlétique. La répétition des mouvements  est incessante, troublante et glisse vers le sensationnel des jeux du cirque où la mise à mort de l’esclave était la clé du spectacle.  Le jonglage devient ici une course à la survie dans une esthétique froide et une désinvolture feinte qui vient apporter de l’humour à une pièce contraignante.

Sciarroni poursuit donc son travail sur les “pratiques”. Sa prochaine pièce interrogera le Goalball, un sport paralympique. On a hâte.

Visuel : Fabio Leone

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