Danse
Un témoignage énergique à Noureev au Palais des Congrès

Un témoignage énergique à Noureev au Palais des Congrès

04 June 2013 | PAR Marie Boëda

En hommage au 75ème anniversaire de Rudolf Noureev, le directeur du ballet de l’Opéra de Bordeaux, Charles Jude a organisé un gala de danse Noureev and Friends au Palais des Congrès le 31 mai et le 1er juin.

noureevDes étoiles montantes et accomplies, internationalement réputées ont interprété des passages de ballet classique et contemporain incarnant la richesse de la danse classique. La France, l’Angleterre et la Russie étaient particulièrement représentées pour leur place dans la vie de Noureev. Une programmation qui incarne l’esprit du danseur et chorégraphe russe qui a révolutionné le monde de la danse. Des œuvres de ballets classiques et quelques ballets contemporains ont été introduits sous la forme d’un gala pour insister sur la diversité de la vision de Noureev. Survolant une large palette du répertoire, on reste parfois sur notre faim par la fugacité des onze représentations. L’orchestre Pasdeloup qui vient de fêter ses 150 ans d’existence et connu pour son ouverture au “concert populaire”. Il a accompagné les danseurs dans les oeuvres principales du spectacle.

Trois pièces contemporaines ponctuent et diversifient le gala. Un premier ballet Petite mort interprété par l’Opéra de Bordeaux éblouit par les différentes influences chorégraphiques que  réunit Jiri Kylian. Des hommes armés tout d’abord d’une épée offrent un tableau sobre et poignant, suivi de danseuses affublées de robes rappelant un tableau des Ménines. Porté par la musique de Mozart, le ballet se termine sur plusieurs pas de deux au style dépouillé projetant avec émotion le mouvement chorégraphique. Two Pieces For Het du Néerlandais Hans Van Manen amène vers un tout autre univers avec des déhanchés et des mouvements vifs de Maia Makhateli et Remi Wörtmeyer soutenus par la musique d’Erkki Sven-Tüür et d’Arvo Pärt tourmentée et oppressante. Enfin inspiré d’un poème de Byron, Manfred, chorégraphié par Noureev, est dansé par Mathias Heymann qui y incarne la solitude et la culpabilité. Belle performance pour le danseur étoile de l’Opéra de Paris qui a su envahir un espace sans décor où seul le désespoir du danseur est palpable. Le choix judicieux de ces oeuvres contemporaines associant base classique et innovation chorégraphique nous rappelle que Noureev n’était pas qu’un danseur classique. N’oublions pas qu’il a aussi touché à la comédie musicale et à la réalisation de film.

Changement radical avec la Sylphide, ballet de Filippo Taglioni dans une version d’August Bournonville présentée pour la première fois à Copenhague en 1836. Interprétée par Iana Salenko et Marian Walter du ballet de l’Opéra de Berlin, l’oeuvre à la technique italienne permet d’admirer le jeu de jambes rapides, opposé à la lenteur des mouvements du buste. S’ensuit la Bayadère de Marius Petipa sur la musique de Ludwig Minkus. Premier ballet dansé par Noureev à son arrivée à Paris, il est le dernier qu’il a modernisé. Evgenia Obraztsova aujourd’hui au Bolchoï et Evgeni Ivanchenko du Marinski transmettent la douceur et la fragilité du Pas de deux de l’Acte II. Puis vient Manon inspiré du livre de l’abbé Prévost chorégraphié par Kenneth MacMillan sur la musique de Massenet. Tamara Rojo de l’English National Ballet est pétillante dans ce rôle au destin déchirant, accompagnée de Federico Bollini du Royal Ballet. On continue dans le répertoire, Raymonda est le premier ballet monté par Noureev en Occident. Dansé avec présence et précision par Aurélie Dupont aux côtés d’un Mathias Heymann à l’agilité toujours aussi surprenante. La Belle au Bois Dormant reprise également par Noureev magnifiée par les danseurs du Bolchoï révèle la naïveté et la technique irréprochable de ce Pas de deux. Une interprétation de Marguerite et Armand de Ashton est suivie de l’Adage blanc du Lac des Cygnes et du Corsaire sur la musique d’Adolphe Adam. Dernier ballet qui clôt le gala sur la prouesse technique qu’exige cette œuvre composée de sauts et de pirouettes à la bravoure enthousiasmante. Daria Vasnetsova et Evgeni Ivantchenko du Marinski n’ont pas manqué de nous épater.

Des archives sur Noureev complétaient cet hommage à la hauteur de l’indomptable danseur et chorégraphe russe.

Visuels (c) : Andrej Uspenski.

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Marie Boëda

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