Danse
“The Tree” la déclaration d’amour de Carolyn Carlson

“The Tree” la déclaration d’amour de Carolyn Carlson

21 May 2021 | PAR Rudy Degardin

La nouvelle création de la chorégraphe franco-américaine Carolyn Carlson a ouvert la saison printanière du Théâtre national de Chaillot ce mercredi 19 mai. En cette période de pandémie, The Tree est une déclaration d’amour de l’humanité à la nature, et inversement.

Malgré la fermeture du Théâtre national de Chaillot, entre ses murs, la Carolyn Carlson Company a continué de créer. Après Eau, Pneuma et Now, The Tree vient clore le cycle de pièces de la légende de la danse. Inspirée par Les Fragments d’une poétique du feu du philosophe et poète Gaston Bachelard, Carolyn Carlson y expose sa vision de la nature, oscillant entre destruction et renaissance.

Danser pour retrouver l’harmonie

Aidée par le créateur lumières Rémi Nicolas et la scénographie de l’artiste Gao Xingjian, prix Nobel de Littérature en l’an 2000, Carolyn Carlson crée sur scène un espace rempli d’espoirs. Sur une toile de fond se déploie un paysage onirique, aride et montagneux, éclairé par une immense pleine lune. Mais ce décor apocalyptique n’empêche pas l’optimisme. L’unique arbre blanc laisse entrevoir derrière lui les rayons d’un soleil qui se lève.

Si l’aube arrive, les scènes sont cependant hors du temps. Inspiré des danses japonaises, les neufs interprètes se déplacent lentement, comme pour créer une nouvelle temporalité entre l’humanité et la nature.  

Célébrer la puissance d’être

À la fois feu, vent, arbres et végétations, les danseurs incarnent ensemble une nature qui tente d’échapper aux tourments de la planète. Leur corps dénudé et leur visage marqué par le temps souligne leur fragilité face à l’urgence écologique. Mais en même temps, de ces mêmes éléments jaillit une véritable démonstration de force.

Se déploie alors sur scène des paysages métaphoriques montrant toute la complexité des éléments naturels. Comme l’écrit Gaston Bachelard à propos du feu « Il brille au Paradis. Il brûle à l’Enfer. Il est douceur et torture (…) Il peut se contredire : il est donc un des principes d’explication universelle. » (Extrait de La psychanalyse du feu, 1938) Pour Carolyn Carlson, cette ambivalence des éléments est la clé pour sauver la planète. En effet, tels des phœnix, ces émanations de la nature ont une force vitale qui leur permettra de renaitre de leurs cendres. 

Grâce à la virtuosité de ses neufs danseurs, les corps sont à la fois arbre et Homme. L’humanité forme un tout avec cette nature agitée. « Nous sommes intimement et universellement liés à la nature et aux éléments, nous sommes les arbres, le vent, l’eau, la terre, l’air, les étoiles, le feu, les cendres… Nous sommes la concordance de l’ensemble. » déclare Carolyn Carlson. Mais, il ne suffit pas d’être pour lutter contre l’urgence écologique. Cette création appelle alors à une nécessaire prise de conscience afin de raviver la flamme entre l’humanité et la nature.

Interprètes : Constantine Baecher, Chinatsu Kosakatani, Juha Marsalo, Céline Maufroid, Riccardo Meneghini, Isida Micani, Yutaka Nakata, Sara Orselli et Sara Simeoni

Visuels: © Frederic Iovino 

 

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