Danse
“The Hole” au Off d’Avignon

“The Hole” au Off d’Avignon

19 July 2017 | PAR David Rofé-Sarfati

Du 9 au 19 juillet, le CDC accueille sept compagnies nationales et internationales, reflet de la diversité et de la créativité du paysage chorégraphique. Au sein de ce festival dans le festival, la chorégraphe taïwanaise Hsiao-Tzu Tien  propose The Hole et y incarne dans une modernité étonnante l’angoisse et l’espérance

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Hsiao-Tzu TIEN appartient à la nouvelle génération de chorégraphes taïwanais. Collaborant avec de grandes compagnies, elle a eu l’occasion de se produire en Asie et en Australie sur les scènes de nombreux festivals. Depuis 2016, elle est en résidence à la Cité Internationale des Arts de Paris. Cette jeune chorégraphe puise son inspiration à la source de ses expériences personnelles et des sentiments qui en découlent.

Sa danse est dans le flottement, dans cette impossible emprise des choses qui caractérise notre époque. Dans ‘”The Hole” rythmé par des bruits de vents, de souffles et de machines lointaines  cinq danseuses explorent l’incarnation des sentiments et des pensées pour nous faire voyager de l’obscurité névrotique pour la lumière, vers le trou au bout du tunnel.

Une femme s’approche lentement d’une paire de chaussures qui se dérobe. Les mêmes chaussures qu’Estragon de Godot et le même désespoir de la solitude et de la vacuité de l’existence. Confrontée à cette angoisse de vivre elle traversera l’étape de la résilience dans une danse avec ses démons puis le recours à la loi dans une marche contrainte avec trois créatures chaussées de l’autorité puis la guérison par la parole où chaque point d’angoisse se disputera un micro pour dire et ainsi rincer la chose. Enfin, abandonnant son piédestal et son narcissisme, elle se dirigera vers la lumière.

La danse est fluide, faussement naturelle, les déhanchements lents rappelle le film Grudge japonais. Les corps s’agrippent à des colonnes vertébrales qui semblent céder et qui les jettent à terre. L’angoisse nous enveloppe cependant que la beauté de chaque geste appelle le salut final.

Un ballet sur l’angoisse aussi poignant qu’optimiste.

Chorégraphie Hsiao-Tzu TIEN
Interprètes Ya-Chun YANG, Bo-Ling
PAN, Ning WANG, Ya-Yuan CHANG,
Hsiao-Tzu TIEN
Lumières & Régisseuse générale
I-Hua KAO
Scénographie Cheuk-Lam CHIU
Création sonore Yu-Der LIN
Costumes Juby CHIU

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David Rofé-Sarfati
David Rofé-Sarfati est Psychanalyste, membre praticien d'Espace Analytique. Il se passionne pour le théâtre et anime un collectif de psychanalystes autour de l'art dramatique www.LautreScene.org. Il est membre de l'APCTMD, association de la Critique, collège Théâtre.

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