Dans la rave “So Blue” de Louise Lecavalier

La danseuse star Louise Lecavalier, au corps et à la technique élastique revient en tant que chorégraphe et interprète, connue et reconnue pour avoir dansé pour Édouard Lock au sein de la troupe La La La Human Steps, celle qui a accompagné Bowie et Zappa sur scène est pour quelques jours au 104 dans le cadre du Festival Séquence danse Paris, avec son So Blue très techno.

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Dans un décor fait de lignes pleines croisant le vide, elle arrive, en jogging, la mèche rebelle et la nuque courte, prête à monter sur le ring emmenée par une techno très datée 2000 qui nous amène aux premiers sons des Daft Punk et de Laurent Garnier. Le visage serré, elle sombre dans l’enferment d’un tourbillon où son cou devient caoutchouc. Elle est tirée par l’arrière, les bras se raidissent, les jambes aussi. Elle est incarnée, elle syncope et se calme, offrant alors des arrêts sur image inversés d’une beauté époustouflante.

Elle est magistrale, son geste est resté intact. Dans So Blue elle laisse la techno agir et reprend le geste tribal des danseurs de rave party. Les mains se lèvent en même temps que le visage se baisse dans un sur-place compulsif entrecoupé de déplacements robotiques, par essence répétitifs.

Il n’est pas neuf de voir la danse de fête traduite sur les plateaux, François Chaignaud en a fait sa spécialité, récemment il interrogeait le “Twerk” et le “Dub”, mais dans So Blue, on perd le fil rapidement. La musique et le geste sont déments mais la chorégraphie manque de structure. Si Il y a bien sur une rencontre dans la noirceur des BPM, So Blue vient dire à quel point la techno si elle se danse en communauté est une affaire de solitude, il n’y a là aucune révélation.

So Blue vaut pour le génie de Louise Lecavallier, immense danseuse, mais chute par un propos trop peu tenu par une chorégraphie très technique qui hésite entre radicalité et récit.

Visuel : ©Ursula Kaufmann