Danse
Roland Petit a tiré sa révérence

Roland Petit a tiré sa révérence

11 July 2011 | PAR Alienor de Foucaud

Le chorégraphe et danseur Roland Petit est décédé dimanche matin, à Genève, à l’âge de 87 ans. Après celle de Béjart, la disparition de Petit clôt un chapitre majeur de l’histoire du ballet.

Fils d’un cafetier des Halles, Roland Petit a 20?ans à la Libération, et déjà quelques récitals à son actif. En 1945, avec le soutien financier de son père, il fonde sa première troupe, les Ballets des Champs-Elysées, à laquelle il donne son premier chef-d’œuvre: Les forains (musique de Sauguet, décors de Bérard).

S’inscrivant dans la lignée des Ballets russes et des Ballets suédois, il n’a de cesse de faire appel à la fine fleur des compositeurs et des peintres de Paris. Jean Cocteau l’épaule pour cet autre chef-d’œuvre qu’est Le jeune homme et la mort (1946). L’affiche des Demoiselles de la nuit (1948) réunit Jean Anouilh (livret), Jean Françaix (partition) et Léonor Fini (décors et costumes). Mais c’est en 1949 qu’il connaît son premier succès international avec Carmen (décors de Clavé), dans lequel triomphe aussi celle qui va devenir son épouse: Renée, dite Zizi Jeanmaire.

Dévoré d’ambition, affichant une fringale de vie, le jeune homme part à la conquête des Etats-Unis. Au début des années?50, à Hollywood, il tourne coup sur coup Hans Christian Andersen (avec Jeanmaire et Danny Kaye), Anything Goes (avec Jeanmaire et Bing Crosby) et Daddy Long Legs (avec Fred Astaire et Leslie Caron). C’est que l’ancien élève de l’école de danse de l’Opéra de Paris adore la comédie musicale. Les critiques acerbes que lui vaut ce goût pour le divertissement ne le dissuaderont pas de monter deux revues au Casino de Paris (avec entre autres collaborateurs Yves Saint Laurent et Serge Gainsbourg) et plusieurs spectacles musicaux (dont Hollywood Paradise) pour Zizi, son égérie (qu’il met d’ailleurs en scène à Broadway, en 1981, dans Can-Can).

Nommé en 1970 directeur de la danse à l’Opéra de Paris, il renonce rapidement à sa charge et monte de grands spectacles au Casino de Paris qu’il a racheté (“La Revue”, “Zizi je t’aime”). Puis le couple abandonne l’entreprise en 1976. Avec “Les ballets de Marseille”, Roland Petit crée des oeuvres magistrales (“Pink-Floyd ballet”, “Le Chat botté”, “La Dame de pique”, “Ma Pavlova”, “Le Guépard”, “Le Lac des cygnes et des maléfices”).

Après Marseille, il continue de créer de nouveaux ballets (“Clavigo”) et remonte ses oeuvres à travers le monde. Grand prix national des Arts et des Lettres (1979), officier de la Légion d’honneur, le chorégraphe a publié “J’ai dansé sur les flots” (1993) et “Temps liés avec Noureev” (1998). Roland Petit et Zizi Jeanmaire ont eu une fille, Valentine. A l’occasion des 25 ans de son Ballet national, le journal télévisé de France 2 lui avait consacré un reportage en 1997.

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Alienor de Foucaud

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