Danse
People what people?, Bruno Pradet très en rythme au Off d’Avignon

People what people?, Bruno Pradet très en rythme au Off d’Avignon

12 July 2017 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le chorégraphe montpelliérain Bruno Pradet présente à Avignon People what people? au CDC Les Hivernales, un spectacle qui séduira les amateurs de danse très explicative.

Ils sont un groupe de sept danseurs, sept individus habillés “ville”, plutôt cheap.  Pull sur pantalon, robe sans charme. Ils sont un peuple qui respire dans le même tempo. La musique insipide de Yoann Sanson retentit, ersatz de ligne électro censée battre plus fort que notre cœur. Trop lente, trop lisse, la composition manque de punch.

Elle est pourtant la ligne qui les guide dans ce travail sur la pulsation. La tête sert d’abord de métronome avant d’entraîner tout le corps. On sent ici la volonté d’interroger le mouvement dans ses répétitions, de questionner le rebond. Le pas de base (et l’idée est bonne) semble être emprunté au sport, à l’échauffement du boxeur.

La suite du spectacle se voudrait ultra dansée mais les interprètes n’arrivent pas à incarner les mouvements proposés. Les portés manquent de force, les courses de rapidité, les tremblements d’énergie.

Une autre question que semble vouloir poser Brunot Pradet est celle de la place de la danse populaire dans la danse contemporaine. Mais sa réponse, ultra figurative étonne et interpelle. Il fait retentir les fanfares comme dans les ruelles d’un village du sud l’été. Les comparaisons sont inévitables tant les problématiques du geste emprunté à l’urbanité sont légions. Alessandro Sciaronni ou Simon Mayer et la danse bavaroise, Christian Rizzo et les danses balkaniques ont tous montré qu’il y avait une voie moderne pour faire danser les groupes, sans être directement relié à la musique, sans être illustratif.

Ici, une scène veut nous amener dans une soirée d’aujourd’hui, les bras se plient pour rejoindre le nombril dans une grammaire qui se voudrait répétitive. Là encore, en matière d’obsession et de répétition, Jan Martens a placé la barre si haute avec The Dog days are over que les rebonds ne seront plus jamais comme avant.

La danse de Bruno Pradet est incompréhensiblement illustrative. Faut-il mimer la guerre pour faire comprendre qu’il s’agit là d’une scène de combat ? Assurément pas. La direction des danseurs va vers un supposé tourbillon appuyé par une lumière qui manque d’élégance et de puissance.

Malheureusement, la proposition très simple ne permet pas de redéfinir ce que “pulsation” veut dire. C’était pourtant un beau sujet qui aurait dû permettre d’analyser le groupe comme individu. Mais People What People? survole son sujet en proposant une chorégraphie qui ignore tout des interrogations de la danse contemporaine européenne.

Visuel : DR

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