Danse
Nocturnes, Maguy Marin invite son tour du monde plastique au Théâtre de la Bastille

Nocturnes, Maguy Marin invite son tour du monde plastique au Théâtre de la Bastille

16 October 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Maguy Marin serait-elle la sœur cachée de Joel Pommerat et Roméo Castellucci ? Au sortir de la première parisienne de Nocturnes, au Théâtre de la Bastille dans le cadre du Festival d’Automne qui lui consacre “Un Parcours” de sept spectacles, on peut le penser, emportant avec nous ce récit qui est propre à l’art de la performance et que l’on aime tant.

Comme depuis 1988, Denis Mariotte s’est occupé du son. Ici, il est visuel s’incarnant en deux platines vinyles qui délimitent la scène à cour et jardin. Sur le plateau des hauts parpaings découpent l’espace. Ils sont coulissants, couloir, trottoir, café. Dans une lumière devenue actrice, les performeurs surgissent comme on projette une diapo, il disparaissent dans l’instant. Mais un instant long qui tape comme le vrombissement des platines au rythme du coeur.

Que font-ils ? Ils racontent une histoire, leur histoire la plus personnelle qui devient celle d’une troupe cosmopolite. Lui est italien, elle française, lui chilien, lui tunisien, elle grecque… Chacun dans leur langue ils semblent raconter un stéréotype sur leur pays : les anglaises sont futiles, les françaises conquêtes, les italiens dragueurs, les espagnols chanteurs… Le spectacle s’ouvre et se ferme quasiment sur la même image. D’ailleurs, de nombreuses scènes fonctionnent en miroir : celui qui mange assis à plusieurs reprises change d’aliment.

La mise en scène fait preuve d’une précision chirurgicale. La lumière va et vient arrivant des coulisses ou parfois des néons blafards des cintres. On ne sait jamais quel sera le choc suivant. Ce qui est incroyable c’est la fascination provoquée immédiatement par la posture de chacun et même parfois, par l’espace vide d’hommes où seul un sac plastique et des pierres rodent.

Les textes ne sont pas traduits, immergeant ainsi le spectateur dans une expérience digne de la Tour de Babel. La pièce démontre alors que rien n’est plus intransmissible que l’origine que chacun porte intimement en lui.

C’est lors d’un déracinement que Nocturnes a été créé .Première semaine de juillet, la compagnie a quitté Lyon, Rilleux la Pape pour Toulouse. Ils s’appellent Lise Alvarez, Kaïs Chouibi, Laura Frigato, Daphné Koutsafti, Mayalen Otondo, Ennio Sammarco, ils ont tous dans leurs gestes leurs exils et leur histoire. Transmettre en utilisant quelques arrêts sur image, cela n’est pas neuf mais c’est ici extrêmement bien fait, dans un geste n’enfermant jamais le spectateur.

Visuel : (c) Nocturnes © Christian Ganet – 2012

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

3 thoughts on “Nocturnes, Maguy Marin invite son tour du monde plastique au Théâtre de la Bastille”

Commentaire(s)

  • Louna

    Voilà bien une critique journalistique qui ne critique rien ! (à part recopier le dossier de presse ?)
    Quel intérêt ??

    October 17, 2012 at 12 h 59 min
    • Avatar photo

      Chère Louna, merci d’avoir parcouru mon papier. Je n’ai pas lu le dossier de presse, je suis du coup heureuse de savoir que, puisque les deux écrits se recoupent, j’ai exactement saisi l’intention de la chorégraphe.
      Amitiés
      Amélie

      October 17, 2012 at 14 h 06 min
  • Louna

    Chère Amélie,
    Moi non plus je n’ai pas lu le dossier de presse et d’ailleurs je crois que je n’ai jamais lu de dossier de presse. Je crois que j’ai utilisé un “mot valise”, désolée. Je voulais dire par là que j’ai vu la pièce mardi et que j’attendais peut être ici un travail de critique (mais ce n’est peut être pas le lieu ici ?) plutôt que de raconter ce qui se passe. Mais bon c’est pas grave, depuis sont parus d’autres articles qui m’ont permis de mieux comprendre mon ressentis face à se dernier travail de M. Marin. Cordialement.

    October 18, 2012 at 12 h 24 min

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