« Les adieux » filmés de Clairemarie Osta à l’Elephant Paname
Elephant Paname présente une rétrospective qui met en scène et en film l’un des couples phare de la danse classique en France, Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche. Au moment où l’Opéra de Paris vit un coup médiatique auquel il est peu habitué, le couple d’étoiles « retraités » nous affiche sa sérénité avec toujours un seul but, danser.
Dans le cadre de l’exposition « Etoiles », 6 dates s’étalent jusqu’au 29 mai (programme) à l’Elephant Paname, à quelque pas de l’Opéra. Samedi 6 février, le documentaire « Les Adieux » d’Arnaud Dreyfus était diffusé dans la salle ronde et feutrée du centre dédié à la danse. Arnaud Dreyfus est ancien danseur et a filmé Clairemarie Osta pendant ses derniers jours, ses dernières heures à l’Opéra. Anecdote, ce documentaire des adieux de l’étoile a été confectionné sans l’accord de la direction de l’Opéra, au sein même de l’institution.
Au premier abord discrète, Clairemarie Osta cache une vraie persévérance. Elle n’a pas fait toujours l’unanimité, mais son jeu et son authenticité lui ont permis de se différencier. Deux émotions semblent prendre le pas sur le documentaire, la transmission et la nostalgie.
Transmission, car comme pour la musique il y a la partition, pour la danse, il y a la voix, l’oral, ce qui implique une relation à chaque apprentissage plus forte qu’ailleurs. Ainsi, on peut admirer le temps passé aux côtés de Patricia Ruanne, ancienne danseuse et aujourd’hui maître de ballet, notamment proche de Noureev, pour répéter le ballet aux côtés de Nicolas Le Riche. Clairemarie Osta a dansé, pour ses adieux, « l’histoire de Manon », de Kenneth Macmillan sur une musique de Jules Massenet, tiré du livre de l’Abbé Prévost. Ce ballet a aussi été sélectionné par Aurélie Dupont 3 ans plus tard pour ses adieux.
Enfin, nostalgie, tant la carrière d’une danseuse ou d’un danseur est éphémère. Mais le plus important c’est la vie, car malgré la fulgurance de la carrière d’un danseur de l’Opéra, le besoin de danser demeure. Il est donc grand temps de se libérer des carcans parfois lourds de la “vieille dame ” pour vivre la danse avec son temps, son âge et sa maturité. Comme le précise Clairemarie Osta, « ce n’est pas pour être en forme que je fais de la danse, c’est pour être vivante ».