Danse
“Legacy”, les combats décousus de Nadia Beugré au Festival d’Automne

“Legacy”, les combats décousus de Nadia Beugré au Festival d’Automne

29 September 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

La chorégraphe ivoirienne Nadia Beugré est au mois d’octobre à l’affiche de deux spectacles qu’elle met en scène et interprète au Festival d’Automne. L’ouverture de ce focus se fait par le très inégal Légacy au Théâtre de la Cité Internationale qui est actuellement en péril, car vide de direction depuis 293 jours au 29 septembre.

[rating=2]

Legacy est une pièce à la croisée des chemins. Danse, installation, performance et théâtre. Son interdisciplinarité a de quoi séduire. La première image aussi. Dans un cirque de lumière, un groupe de femmes serrées comme si leur vie en dépendaient courent à perdre haleine. Que fuient-elles ? Toutes les oppressions, actuelles et anciennes faites aux femmes, toujours aux femmes. L’image fonctionne comme un coup de poing, le souffle de ce groupe divers en terme d’âge, de couleur, de corpulence devient la musique, samplée puis jouée live par l’impressionnante Manou Gallo.

Mais ensuite, le spectacle perd son angle. Le groupe disparaît, se fait oublier et la présence de Nadia Beugré, magnifique et puissante interprète ne suffit pas à donner du corps à cette œuvre. On a du mal à comprendre ici les différentes propositions qui sont amenées. De l’interaction, pourquoi pas. Parler, pourquoi pas. Danser de rage, pourquoi pas. L’illusion est donnée que tous les combats se valent, hors, comment amalgamer les situations confortables (mais perfectible) des occidentales avec celles des femmes africaines ? Sur le même sujet, Offof de Bouchra Ouizguen, également présenté au Festival d’Automne était plus juste, car resserré à un seul thème : danser comme acte de liberté. Ici, la question posée est beaucoup trop large. Nadia Beugré prend comme problématique les voix possibles de la liberté. Elles sont trop nombreuses pour se rassembler le temps d’un court spectacle.

Legacy est un beau projet, qui sur le papier brille par sa nécessité mais qui manque d’une rage maîtrisée dans sa réalisation.

Quartiers Libres sera lui donné au Tarmac du 14 au 17 octobre et s’annonce à la fois plus resserré et plus construit. A voir.

Visuel : ©Anthony Merlaud

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