Danse
La troupe d’Alvin Ailey à la Seine Musicale

La troupe d’Alvin Ailey à la Seine Musicale

11 July 2017 | PAR Marie Boëda

Les Etés de la danse accueillent leur troupe favorite, Alvin Ailey American Dance Theater du 4 au 22 juillet à la Seine Musicale. Mélange de genre, troupe énergique, la compagnie envoie un message universel autant par ses créations que par ses danseurs.

La nouvelle Seine Musicale peut accueillir 4000 places. En bord de Seine, le bâtiment est conçu comme un vaisseau sur l’Ile Seguin. La troupe d’Alvin Ailey présente plusieurs programmes cette année. Le programme A (voir les programmes) est marquant par sa capacité à se nourrir d’autant de styles de danse jazz, Horton, Graham, moderne, classique, salsa, tango… Historiquement, la troupe d’Alvin  Ailey (mort en 1989) met en avant la culture afro-américaine, ce qui n’empêche pas la compagnie d’accueillir des nationalités très diverses ; certains ballets pourraient s’en inspirer.

Tout commence avec Dizzy Gillespie. Hommage au trompettiste de jazz, « Winter in lisbon » déborde de couleurs. Entre soirée cabaret et bars cubains, ce premier ballet ouvre la soirée avec élan et dynamisme. Le mélange de style est réussi, jazz et salsa font bon ménage. Toutefois, on est plus dans la prouesse technique que dans l’émotion.

Les deux représentations qui suivent sont données pour la première fois à Paris.

« Piazzola Caldera » nous plonge dans un tout autre style, qui tire son influence du tango cette fois. C’est toujours la musique qui semble dicter la chorégraphie, celle du nouveau tango d’Astor Piazzolla. Les différents tableaux s’enchaînent avec rythme. Ils sont interprétés à merveille. Toute l’essence d’un tango argentin revisité sous la baguette du musicien se retrouve dans les duos endiablés, aux portés agiles et redoutables. Une rencontre entre la technique d’Alvin Ailey et le tango qui se marie bien, dans l’ambiance tamisée de cabaret.

« Ella », très court mais marquant. Robert Battle a revisité le ballet à l’occasion du centenaire d’Ella Fitzgerald. Deux danseuses parcourent la salle en duo comique. Comme des pantins, elles miment et font honneur avec expressivité aux capacités vocales de la reine du scat. Applaudissements chaleureux.

Puis « Révélation ». Difficile d’avoir une programmation sans ce chef-d’œuvre. Créé en 1960 par Alvin Ailey, ce ballet phare explore la tradition afro-américaine portée par les chants gospel. Originaire du Texas, le chorégraphe rend hommage à sa culture et nous rappelle qu’il est le premier à avoir permis aux artistes noirs d’affirmer leur talent et d’avoir une place à part entière dans le monde souvent clos de la danse. Des tableaux variés, où la joie et le désespoir se mêlent. Un tableau en blanc, couloir de l’espoir, qui rappelle les champs de cotons, les femmes y portent des ombrelles pour se protéger d’un soleil éreintant. Un ballet dont on ne se lasse pas.

(c) Bill Hebert, Paul Kolnik et Teresa Wood

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Marie Boëda

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