Danse
La soirée d’ouverture de l’Alvin Ailey American Dance Theatre au Chatelet, une ouverture grandiose

La soirée d’ouverture de l’Alvin Ailey American Dance Theatre au Chatelet, une ouverture grandiose

26 June 2012 | PAR Kylhian Hildebert

Pour la 8ème édition du festival des Etés de la Danse, l’Alvin Ailey American Dance Theatre revient sur les planches parisiennes après avoir été acclamée en 2009 à l’occasion de son 50ème anniversaire. Durant quatre semaines elle présentera vingt-huit représentations exceptionnelles, dont les premières ont été ovationnées hier au théâtre du Chatelet…

 

L’Alvin Ailey American Dance Theatre est sans doute l’une des compagnies qui représente le mieux la danse contemporaine américaine. A cheval entre tradition et modernité ; s’inspirant à la fois de l’essence de la musique noire et du melting-pot ; elle est ouverte, éclectique. Cela transparaît intégralement dans les différents spectacles proposés dont les différentes inspirations sont aussi innombrables que variées.

Robert Battle, qui a repris la direction artistique de la compagnie en 2011, ouvre le bal en personne dans un théâtre du Chatelet rempli à ras bord. Et puis, pendant près de deux heures, s’enchaînent sept productions (deux d’Alvin Ailey, une de Paul Taylor, Joyce Trisler, Ohad Maharin, Rennie Harris et Robert Battle) ; chacune exécutée avec brio, avec une énergie transcendante. Le plaisir est aussi intense que fugace, tant le temps semble s’écouler avec une rapidité extraordinaire.

Commençant par la représentation classique et onirique d’Arden Court (Paul Taylor), au solo d’une sensibilité à couper le souffle de Journey (Joyce Trisler) et se terminant par l’énergie viscérale sublimée par les danseurs qui s’organisent dans un canon frénétique sur fond de sonorités traditionnelles israéliennes avec le magnifique Minus 16 (Ohad Maharin) ; la première partie offre un bonheur rare qui ne sera que confirmé par les quatre productions restantes.

Streams est une production du début des années 1970, un des rares ballets sans argument d’Alvin Ailey, les danseurs, en duo ou ensembles, suggèrent l’eau, tour à tour gouttes d’eau, ruisseaux, océan déchaîné. Cette abstraction est renforcée par la musique de Miloslav Kabelac avec laquelle ils ne font plus qu’un. Pour la première fois à Paris, Robert Battle présente Takademe un solo percutant  inspiré de la danse indienne Kathak dans laquelle Kirven James Boyd offre une prestation impressionnante avant que la scène soit prise d’assaut par la danse urbaine de Rennie Harris dans un ensemble qui n’est pas sans rappeler les musicals urbains des années 1960 mais avec une inspiration résolument street dance.

Sans doute la création d’Alvin Ailey la plus célèbre Revelations clôt les représentations. L’inspiration de la musique et de l’histoire des noirs américains est montrée avec sincérité et maestria à travers différents tableaux qui sont autant de chroniques sur la condition des noirs américains. Avec nostalgie, sensibilité, émotion, les trois parties du ballet sont données en intégralité. Le public est comblé, la dernière partie se terminant par l’entraînant Rock My Soul le public est amené à battre le rythme avec ses mains, la frontière entre le public et les artistes est enfin abattue, selon les voeux d’Alvin Ailey.

Cette soirée d’ouverture s’achève avec la présence de l’impresario d’Alvin Ailey pendant quarante ans Paul Szilard, centenaire à l’humour omniprésent que Marina de Brantes (Présidente des Etés de la Danse) a fait officier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Une ouverture merveilleuse qui n’est qu’un aperçu de la précellence de l’Alvin Ailey American Dance Theatre.

Visuels : (c) Paul Kolnik “Streams” ; (c) Eric N. Hong Alvin Ailey

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Kylhian Hildebert

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