Danse
Julie Nioche, Sir Alice, Emmanuelle Vo-Dihn, Herman Diephuis et Hamid Ben Mahi, le meilleur de la danse est à Avignon

Julie Nioche, Sir Alice, Emmanuelle Vo-Dihn, Herman Diephuis et Hamid Ben Mahi, le meilleur de la danse est à Avignon

12 July 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

On rencontre Xavier Croci à 9h30, soit l’aube avignonaise, sur la terrasse surplombant le plateau de “La belle scène Saint-Denis”. Le directeur du Forum de Blanc Mesnil et le Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France se sont réunis pour amener à Avignon, dans le superbe lieu qu’est La Parenthèse, le meilleur de la danse contemporaine. Coup de coeur.

Il nous raconte son engagement, celui d’amener un public non acquis d’avance à la danse. Le forum acceuille six compagnies, dans un partage équitable danse/ théâtre. Elles sont traitées en princesses : coproduction des spectacles, facilitations de travail grâce à des accès évidents aux plateaux. Les aider à exister en somme. Le programme proposé se compose de deux cessions de quatre courtes formes chacunes.

Jusqu’au 14 juillet, vous découvrirez la première proposition composée d’Héroïnes, La poterie punaise, All of me et Apache. Récit !

10h-Héroïnes

La talentueuse Julie Nioche s’associe à la chanteuse Sir Alice pour un duo de groupies. La danseuse en basket, jean noir et débardeur blanc, la musicienne en jolie robe blanche. ça commence tout doux, Julie Nioche commence à marquer le rythme avec son corps d’abord subrepticement puis violement. La musique monte en puissance en même temps qu’elle entre en transe. Le poids des chaussures fait office de batterie très originale.

Le geste est incroyable, Julie Nioche étant au bord de la rupture tout le temps tout en étant dans un mouvement poétique. Sa danse contrainte : genoux entrés en dedans, dos malmené pourraient heurter alors qu’elle n’est que douceur. La fusion entre la musique et la danse est totale. Comme à son habitude, la danseuse sait casser les frontières entre les arts dans des propositions qui en appellent à l’imaginaire. C’est parfait.

10H30-La poterie punaise

La seconde proposition est une commande de l’édition 2012 Concordan(s)e qui met côte à côte un auteur et  un danseur. A Avignon on rencontre Emmanuelle Vo-Dinh et le romancier Jérôme Mauche. Ils commencent à dessiner un carré  à la craie bleue, couleur de l’écriture s’ il en est. Lui invente ou récite, qui sait, un texte qu’il écrit en même temps qu’il le prononce.Elle commence un mouvement circulaire des bras avant de passer au sol pour faire un chemin impressionant de technicité et de fluidité à l’envers. Tout est trait ici, celui de l’écriture comme celui du mouvement. Impressionnant.

11h-All of me

Voilà ce qui s’appelle une fausse bonne idée. Sous la direction de Herman Diephuis, Emmanuelle Hospital interprète en danse la fabuleuse chanson All of me de Billy Holliday, ici déclinée dans toutes ses versions. Elle impose une danse désincarnée où ne réside aucune prise de risque. Pourtant, l”effet recherché est celui d’une alternance d’humeur : la joie, la peine, l’envie, la paresse, la colère… Mais l’ensemble reste linéaire. Emmanuelle Hospital n’affronte pas le mouvement. La proposition reste tout au plus sympathique.

 

11h30 Apache ( Duo)

Hamid Ben Mahi accompagné à la guitare par Yan Péchin. Cela donne Bashung ressuscité. En une seconde le plateau s’est rempli d’amplis Marshall et de toutes formes de guitares : à résonateur, sèche, électrique et banjo. Arrive un apache, crête punk sur la tête dans une entrée saccadée. Le monsieur qui a dansé chez Alvin Aley travaille sur l’introduction de la danse  hip hop sur la scène contemporaine. S’installe alors un western, cowbow à la musique, indien aux pas. Celui qui fut le guitariste d’Alain Bashung nous replonge en un rif dans le son de celui qui manque tant.

La danse est grandiose, tout en muscles et en force mais avec une aisance fulgurante. Hamid Ben Mahi sait se redresser de postures improbables tout en gardant le fil de son histoire sans parole. Dans ce duel, il y aura un mort et un vainqueur, ne dévoilons pas le suspense !

 

Visuels : Vincent Arbelet

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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