
“Grupo de Rua”, Bruno Beltrão traverse mollement le Kunstenfestivaldesarts
C’est ce qui s’appelle une déception. C’est au Kunsten déjà que nous avions découvert Bruno Beltrão, en 2018, pour le très musclé INOAH. Ici, le spectacle qui porte le nom de la compagnie, Grupo de Rua, semble avoir été porté au plateau sans aucune répétition ni écriture.
C’est avec un désir intense que nous attendions la nouvelle pièce du chorégraphe brésilien. Voici maintenant dix ans qu’il fait du hip hop une écriture puissante, musclée. Chez Bruno Beltrão les corps sautent à contre-sens, les chemins s’inversent. C’est puissant et souvent très très beau. Et là, et bien là, rien.
Nous avons la sensation très désagréable d’assister à un workshop, et plutôt pris au début du travail. Alors bien sûr, il reste les danseurs et la danseuse, dont les qualités de corps sont indéniables. Mais Wallyson Amorim, Camila Dias, Renann Fontoura, Eduardo Hermanson, Alci Junior, Silvia Kamyla, Ronielson Araújo ‘Kapu’, Leonardo Laureano et Antonio Car los Silva ont beau tenter des accélérations et des ruptures de rythme aux têtes basses et aux mouvements scandés, cela ne fait pas pour autant un spectacle.
À cela s’ajoute une lumière également non écrite. Le début est doré, puis bleu, sans ce que cela n’ai aucun sens. La musique hésite entre l’éléctro-acoustique et le brutisme, ça encore, pourquoi pas, mais elle glisse dans un accompagnement littéral du mouvement.
Un travail visiblement bâclé. Reste à voir si au fil du temps, le spectacle prend corps et permet de retrouver l’écriture normalement fine de ce chorégraphe.
Jusqu’au 17 mai, à la Raffinerie.
Visuel : ©Wonge Bergmann