Danse

Grupo Corpo : voyage en terre brésilienne

21 November 2010 | PAR Alienor de Foucaud

Jusqu’au 22 novembre, la compagnie brésilienne de danse contemporaine, Grupo Corpo, prend ses quartiers au Théâtre des Champs-Elysées et présente deux ballets de son panel chorégraphique, Parabelo (1997) et Ima (2009). Entité collective en prise directe avec le corps, « Grupo Corpo comme une soudure, comme un corps de métier » offre un véritable feu d’artifices où les pulsions du corps s’allient aux airs de bossa nova.

 

Fondée par les frères Rodrigo et Paulo Pederneiras, Grupo Corpo, la « compagnie du corps » prône une danse éminemment brésilienne qui, au-delà des blessures et apports du colonialisme, reflète la personnalité complexe du pays. En créant sa propre famille, Grupo Corpo a ainsi développé son propre langage. Sur fond de musique populaire cubaine, les chorégraphes offrent une bande son où se superposent les tonalités et couleurs d’un large éventail d’instruments comme support d’un ballet construit sur un jeu incessant de fusions et de ruptures.

Le corps devient dès lors le matériau essentiel de la danse. Décomposé, étiré, il est mis en mouvement dans un formidable jeu d’articulations et une dynamique sans précédent. Force et puissance sont les maîtres mots de cette danse portée par l’élan de danseurs en pleine frénésie dont l’ardeur demeure dans des scènes d’ensemble magistrales où chorégraphie, costumes, scénographie et musique se répondent. Grupo Corpo expérimente l’hybridation où la technique du ballet classique se contamine de mouvements traditionnels, voire de danses de rue. De nouveaux flux sont ainsi ouverts, l’axe vertical de la technique du ballet est brisé avec des sinuosités, des mouvements et des dynamiques nouvelles. Le travail du torse propre à la danse africaine, la suavité des chaloupements brésiliens fusionnent avec pirouettes et jetés.

Il n’est ni question d’être exotique ou folklorique mais bien d’être authentiquement brésilien, dans sa façon de se mouvoir, de poser le pied, d’onduler le tronc nonchalamment, d’adopter une posture de poitrine bien en avant, des pas sautillants sans perdre l’ancrage du sol. Car il s’agit bien de terre, de racines et d’origines dont il est question. A travers l’ondoiement des corps, la danse décrit et raconte aussi l’histoire du Brésil. Avancées de bustes, poses sculpturales, les pièces sont proprement envoûtantes.

C’est avec une magnifique dextérité que les danseurs se meuvent sur scène, créant des duos sensuels et langoureux. La virilité des hommes, torses nus et déployés, s’allie à la grâce et l’agilité des femmes dans des moments d’extase. Une certaine animalité émane de ces danseurs, quasi félins, qui illuminent la scène dans un flamboiement de couleurs. Parvenant à mêler à une précision anatomique, une qualité technique certaine, les deux chorégraphes soudent les corps dans la rencontre de l’ondulation et de l’exubérance.

Grupo Corpo au Théâtre des Champs-Elysées,

15, avenue Montaigne, 75008 Paris, Métro Alma-marceau (ligne 9)

Dimanche 21 novembre, 17h, Lundi 22 novembre, 20h

Tarifs : de 15 à 60 euros selon les catégories,

Réservations au 01 49 52 50 50 ou sur www.theatrechampselysées.fr

 

Infos pratiques

De Nuremberg à Nuremberg enfin en Dvd aux éditions montparnasse
Cali enlève le masque truite et montre l’arc-en-ciel de la mélancolie
Alienor de Foucaud

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration