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Cinédanse : …Or to Be de Stéphanie N’Duhirahe avec Markéta Stránská et Jean Gaudin

Cinédanse : …Or to Be de Stéphanie N’Duhirahe avec Markéta Stránská et Jean Gaudin

27 March 2023 | PAR Nicolas Villodre

En clôture du stage d’interprétation organisé par le Centre tchèque de Paris, nous avons découvert fin mars 2023 le diptyque filmique …Or to Be réalisé par Stéphanie N’Duhirahe et un extrait de la pièce éponyme précédemment créée par Markéta Stránská et Jean Gaudin, reprise pour l’occasion par cette dernière et Nathalie Pubellier.

Pas de deux

Pas de pas de deux : plutôt deux solos (ou soli?) enchaînés sans transition, brièvement présentés par Jean Gaudin, donnés par Markéta Stránská (la blonde) puis par Nathalie Pubellier (la brune), deux élégantes interprètes. La première, danseuse, chorégraphe et physiothérapiste – unijambiste faisant partie de la fameuse Candoco Dance Company basée à Londres – était, nous a-t-il semblé, dans un mood expressionniste.

Après une entrée hésitante côté jardin, Markéta a occupé la partie centrale de la salle, éclairée par la lumière naturelle de fin d’après-midi en léger contrejour. Elle est  passée de la station debout à une séquence de travail au sol. Elle a fait, on ne sait trop pourquoi, une sortie criarde, forcément remarquée. Sa camarade de jeu nous a paru plus discrète, plus posée, plus sereine. L’intensité du jeu de l’une et la transparence de celui de l’autre ont été saluées ce qu’il faut par le public d’amateurs de stagiaires venus en nombre.

Écran large

La polyvision d’Abel Gance avec l’apport d’un triptyque dans son Napoléon (1927) nous avait, bien avant le cinémascope, le split-screen, le 16/9e, la 3D,  le syncinéma de Maurice Lemaître, les films à deux écrans comme Chelsea Girls (1966) d’Andy Warhol et Paul Morrissey et Torse (1978) de Merce Cunningham et Charles Atlas et les installations en “réalité virtuelle”, habitué à être “immergé” dans l’image, de gré ou de force. Stéphanie N’Duhirahe a tourné …Or to Be à… Invalidovna, comme par hasard, l’équivalent à Prague, précisément, de notre musée napoléonien des Invalides.

Plus simplement, plus modestement, le film de Stéphanie N’Duhirahe déroule deux actions en parallèle, dans des espaces différents, des rythmes opposés. Tandis que l’écran de gauche diffuse une performance continue de Markéta Stránská, celui de droite présente une fausse agitation de Jean Gaudin, produite plus par le tempo de la danse que par les ellipses du montage la rendant limite burlesque. Les duettistes finissent par faire écrans simultanés, sinon tout à fait cause commune.

Visuel : Markéta Stránská dans le solo du début de …Or to Be, photo : Nicolas Villodre.

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