Danse
Aux Rencontres, Simon Tanguy face à l’adolescence

Aux Rencontres, Simon Tanguy face à l’adolescence

25 May 2023 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis, ce sont des spectacles, mais aussi des temps qui forment le regard. Ce 25 mai, Simon Tanguy et Thomas Chopin ont donné une version raccourcie de Je voyais ça plus grand au collège Georges Politzer de Bagnolet. Vivant ?!

Dans son travail, Simon Tanguy joue avec l’absurde. Suite et fin nous montrait une fin du monde foutraque, Inging était une logorrhée performative. Pour cette version de Je voyais ça plus grand, il se retrouve dans une grande salle de collège, sans lumière, sans noir. Un peu à poil, quoi. C’est d’ailleurs ce qu’il fait, symboliquement : se mettre à poil en se racontant de façon à peine fictionnalisée. On découvre qu’à même pas 40 ans, il a la sensation d’avoir tout foiré. Tous les rêves sont soit rangés au placard, soit un peu diminués.

Il nous raconte ça habillé en consultant, veste de costume et pantalon non assorti. Et, comme c’est Simon Tanguy, il commence à accidenter son récit. Le corps s’en mêle. Il sait chuter en lenteur, se faire happer en arrière par les épaules. Bref, il sombre et sa colère monte. Il crève de faim d’y arriver.

Ses pétages de plomb déconcertent et amusent le jeune public composé de trois classes de collégien.ne.s totalement éberlué.e.s. Le chaos est total, autant dans “la salle” que dans la pièce de Simon et Thomas. Mais lui, il gère, il sait prendre le pouls, gérer des apparitions et ses révélations. La pièce raconte une libération qui passe par la liberté de se montrer. Dans ce contexte de dépouillement, il arrive de façon brillante à apporter de la beauté et du calme dans une image d’entremêlements de soi où il convoque des équilibres tous merveilleux.

Après la pièce, un bord plateau se met en place. Les questions sans tabou ni pudeur fusent comme si le fait de s’être donné à voir autorisait la parole.

En parallèle, nous surveillons les dates de la version complète de ce spectacle et Simon Tanguy sera au Klap, à Marseille, le 15 juin avec une nouvelle création, Crépuscule frisson.

Teaser Je voyais ça plus grand



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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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