Alban Richard, Sylvère Lamotte, Sandrine Lescourant et Johanna Faye se font la belle à Avignon
La Belle Scène Saint-Denis s’installe une nouvelle fois entre In et Off, entre le Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France et le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis pour nous offrir une « Parenthèse » chorégraphique toujours aussi pointue.
La Parenthèse donc, lieu entre deux, à la beauté immédiate, est l’endroit où tout le milieu de la danse se retrouve. Les pros comme les curieux. On peut y voir jusqu’au 14 juillet (le second programme se déroulera du 15 au 20), une création très aboutie (Vivace d’Alban Richard), un extrait musclé (Les Sauvages de Sylvère Lamotte) et un début prometteur (SYN. de Sandrine Lescourant et Johanna Faye).
Tout commence dans le rythme fou de « Tu » d’Alex Dolby. Ça fait boum et le duo très espiègle composé d’Anthony Barreri et Yannick Hugron assume. Les pas sont très basiques : deux à gauche, deux à droite, après ça se complique à peine avec un pivot et … beaucoup, beaucoup de bras. La gestuelle est issue des podiums de clubs. Ils dansent ensemble mais chacun pour soi. Alban Richard qui accompagnait Arnaud Rebotini sur l’immense scène de la Gay Pride parisienne est rompu à l’exercice. On s’éclate à les regarder.
La question posée est : que provoque le rythme d’une musique sur un corps ? On entend du rock, de la guitare, du classique. La seule permanence est la rapidité d’exécution. C’est absolument ludique et réjouissant et cela donne furieusement envie de les rejoindre sur le dancefloor.
Un pas de deux d’inspiration hip-hop
Puis arrivent les mecs, Les Sauvages mêmes. Youness Aboulakoul, Gaétan Jamard, Jean-Charles Jousni, Jérémy Kouyoumdjian et Jean-Yves Phuong se lancent de lourdes planches de bois. Nous sommes dans un campement, peut-être dans un autre temps au regard de leurs jupes plissées. La puissance est incroyable et les portés époustouflants. Cette bande de gars a beau être solide, nous aimerions que Sylvère Lamotte en fasse moins, coupe le son, baisse le récit dramatique pour nous permettre d’entrer plus dans les corps de ces méchants.
Puis tout se termine en douceur avec le pas de deux d’inspiration hip-hop écrit par Johanna Faye et Sandrine Lescourant. C’est le tout premier jet d’un projet, SYN. qui verra le jour en décembre. Et il est très prometteur. C’est un dialogue net entre deux corps, qui se présentent de dos, qui se croisent, se connaissent bien visiblement tant la connivence est grande entre les deux danseuses. Elles saccadent dans les règles de la culture rap mais dansent résolument contemporain. A suivre, donc !
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Crédit photo : ABN