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Respire : Le superbe Chaperon Rouge funambule de Johanne Humblet 

Respire : Le superbe Chaperon Rouge funambule de Johanne Humblet 

15 March 2021 | PAR Lalouchi Naoual

Jeudi 11 mars 2021, l’Atelier 213 à Rouen accueillait des journalistes pour la sortie de résidence de Respire, une traversée funambule par la compagnie Les filles du Renard Pâle. Entre ciel et terre, Johanne Humblet déambule en Chaperon Rouge. Un Chaperon Rouge pas comme les autres.  

Respire, une traversée funambule 

Respire est le second volet du triptyque, Résiste / Respire / Révolte de Johanne Humblet. Cette traversée funambule par la compagnie Les Filles du Renard Pâle est ici présentée en intérieur dans le centre national des arts de la rue et de l’espace public. Le fil se trouvent donc à 6 mètres du sol en raison de la superficie de l’Atelier 231. En revanche, cette création est écrite pour investir n’importe quel lieu extérieur, entre 20 et 30 mètres du sol. 

Une traversée poétique 

La funambule est accompagnée d’un groupe composé de trois artistes aux notes punk et rock. Batterie, guitare électrique, tenues avec strass. Le tout en décalage avec le Chaperon Rouge qui arbore une robe rouge et une cape blanche. Un loup marche sous le fil et jette de petits coups d’oeil vers le haut. Tout à coup, le silence est rompu. Un son de micro trottoir est lancé. Il reprend tous les stéréotypes et les interrogations que le spectateur peut se poser sur une funambule, comme le classique : « Tu penses qu’elle va tomber ? ». Toutes ces interrogations instaurent une connexion directe avec le spectateur. Les bases sont posées, le spectacle peut commencer. 

Ainsi, Johanne Humblet se lève et fait ses premiers pas sur le fil. Cette traversée comprend une vraie trame narrative. Tout d’abord, le Chaperon Rouge semble fragile. Cependant, au fil et à mesure de la traversée, le corps se libère et laisse place à l’évolution de la figure féminine. Il n’est pas question que le Chaperon Rouge se fasse manger par le loup. Il ne s’agit pas non plus de successions de mouvements mécaniques. À l’inverse la funambule nous livre de belles phrases. Elle danse, travaille toutes les possibilités de mouvements. Les deux balanciers dont elle se sert lui permettent de travailler la verticalité. Les mouvements sont d’une grande poésie, variés et divers. Le fil est toujours en connexion avec une partie du corps, mais rarement la même. Loin d’une écriture monotone, elle nous transporte avec elle tout au long du fil dans une traversée dansée et gracieuse.  

Un Chaperon Rouge aux notes punk et rock 

Enfin, le Chaperon Rouge se libère de sa cape. Sa robe rouge se transforme en bustier et laisse place à un pantalon léopard. Une vraie relation entre la funambule et le groupe de musique se met en place. Un travail sur le son du fil apparaît très vite. Une grande coordination se fait alors entre la musique et les pas. Puis arrivé au deuxième balancier le Chaperon Rouge se transforme en figure féminine aux notes punk et rock. Elle danse avec le groupe. Un vrai dialogue se créé et ils évoluent ensemble. Finalement, le chaperon rouge qui semblait fragile s’avère plus fort que prévu. Pour finir, le loup s’accroche au fil et vient récupérer le chaperon rouge qui semble épuisé. Elle descend à son crochet debout sur lui. Cette fois ci, le Chaperon Rouge ne se fera pas manger par le loup. 

Visuel : ©Les Filles du Renard Pâle

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Lalouchi Naoual

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