Spectacles
A Paris-Villette, les ados et leur goût du RISK

A Paris-Villette, les ados et leur goût du RISK

19 March 2015 | PAR Christophe Candoni

Proposé par la compagnie L’Interlude T/O au théâtre Paris-Villette, RISK est une exploration écorchée et tapageuse du délicat passage à l’âge adulte et ses dangers. Chronique d’une étape turbulente de la vie dans une époque qui ne l’est pas moins.

Une scène vide. Seuls quelques vêtements dispersés autour de pieds de micros et d’instruments. La forme conçue par la metteure en scène Eva Vallejo associée au compositeur Bruno Soulier est celle d’un oratorio ravageur où la parole libératrice s’investit dans la choralité et s’accompagne d’un engagement total des interprètes physiquement et émotionnellement, corps et nerfs offerts, véritablement à fleur de peau. Ils disent les velléités d’adolescents qui entrent dans la vie comme dans une fuite en avant, avec le goût du risque à commencer par celui d’exister. En se démarquant, s’affranchissant des attentes, des balises arbitrairement déposées sur leur chemin, sans éviter l’isolement et les excès plus ou moins volontaires, sans repères mais plein d’entrain, ces teenagers à la fois fragiles et combatifs foncent et affrontent avec une ardeur percutante.

La pièce du britannique John Retallack, directeur de la Company of Angels, est constituée de fragments de discours qui, dans une succession de témoignages de jeunes adultes de Glasgow, chroniquent des petits bouts de vie intime, familiale, sociale emprunte de violence ordinaire, de beaucoup de colère, de mal être, de désarroi.

Pour autant, la proposition scénique est vivifiante. Elle a beaucoup de choses à dire et à faire entendre sur l’homme et le temps présent. Ce propos est largement soutenu par le mouvement et la musique. L’esthétique de RISK fait un peu penser au travail de Falk Richter avec la chorégraphe hollandaise Anouk van Dijk en moins sophistiqué car les passages dansés sont assez restreints et plutôt basiques. Petit bémol à apporter à une performance néanmoins électrique et incisive.

RISK © Guick Yansen

Infos pratiques

Galerie des Bibliothèques
Hôtel Amour
Avatar photo
Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration