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[Live report] Nneka, Biga Ranx et Asian Dub Foundation au Festival Chorus

[Live report] Nneka, Biga Ranx et Asian Dub Foundation au Festival Chorus

16 April 2015 | PAR Stéphane Blemus

Soul, reggae & dub à la soirée de clôture du Festival Chorus 2015 en ce dimanche 4 avril. Un finish musical explosif et multinational.

La Passion selon Nneka

Pour débuter la soirée de clôture du Festival Chorus organisé chaque année par le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine, le lien entre Afrique et Occident a été mis à l’honneur. Le métissage commence avec le chanteur canado-congolais Pierre Kwenders. Entre français et lingala, entre musique africaine et électro, les langues et les sources d’inspiration se mélangent sur scène, pendant que s’installent les spectateurs privilégiés d’une soirée qui s’annonce déjà passionnante.

Puis, Nneka est apparue. Une apparition mystico-musicale, sous le Dôme, alors que le soleil se couchait progressivement, avec le concert de l’artiste afro-groovy. Au lendemain de son concert au Bataclan, la grande prêtresse de l’ « afro-groove high-life » et du « reggae roots » réunissait de nouveau son fidèle public français. En ce week-end pascal, la voix suave de Nneka a enchanté la foule réunie au parvis de La Défense.

Aux frontières des nations, entre sa Nigeria natale et son Allemagne d’adoption, Nneka opère aussi la jonction des genres musicaux. Afro-beat, trip-hop, soul, rock, hip-hop, reggae… Autant de sons qui font de son nouvel album « My Fairy Tales » (sorti le 2 mars dernier) un melting-pot à la périphérie de plusieurs continents.

Ce mélange des saveurs acoustiques s’est exprimé lors de son concert. L’alliance du timbre de voix enchanteur de Lauryn Hill à l’énergie toujours positive d’Erykah Badu. Cette chaleur, cette sensualité à fleur de peau a créé une osmose avec un public naturellement conquis. Ses chants sont ceux d’une diaspora africaine en devenir, vivant sur un sol qui n’est pas celui de ses ancêtres, habitée par des désirs d’ici et d’ailleurs, et devant créer une identité propre entre deux univers culturels.

Les textes sont engagés, comme toujours avec Nneka. Sur la religion comme la politique. Tantôt elle s’élève vers les cieux, elle qui est profondément croyante. Son châle lui donne alors un air angélique. Tantôt elle regarde les hommes d’en bas, ceux qui apprennent à aimer, ceux qui n’ont pas de papiers comme ceux qui ont à cœur d’éduquer. Avec Nneka, bonheur et malheur s’accordent avec candeur.

Kingston sur Seine

Changement d’atmosphère avec Clinton Fearon au Magic Mirror, un chapiteau jouant le rôle de « cocon de diffusion ». On revient alors aux sources du reggae, celui qui enivre, qui flotte, qui s’envole. L’ambiance prend un tournant cannabinacéen, tropical et sensuel. Le vieil homme, mythique reggae man, impulse un rythme chaloupé, en cadence et en rondeurs. Un velouté doux à l’ouïe, apaisant alors que le week-end était sur le point de s’achever.

Au reggae jamaïcain a succédé le reggae hexagonal. Biga Ranx was in da place. De Tours à Kingston, le moins que l’on puisse dire est que la voie n’était pas tracée pour lui. Mais, loin des rives de la Loire et du Cher, le chanteur français a trouvé sa voix dans la mer des Caraïbes. À 26 ans, il s’impose comme un nom à suivre, avec la sortie de son nouvel album « Night Bird » en mars dernier. Sa présence sur scène est déjà impressionnante, et son parler porte en lui l’accent antillais des faubourgs de la capitale aux Palisadoes.

Asian Dub Foundation comme bouquet final

Avant le final avec Asian Dub Foundation, le guitariste guinéen Moh ! Kouyaté nous emmène tout droit sur les côtes d’Afrique de l’Ouest. Les sonorités du groove mandingue s’accordent à merveille avec le blues, le jazz et le rock. Moh ! Kouyaté nous chante « T’en vas pas », et effectivement nous ne voulons plus partir. Et à raison puisqu’arrive, en bouquet final, le fantastique groupe britannique Asian Dub Foundation.

Le collectif londonien a mérité amplement sa réputation de groupe explosif en concert. Samples remixés, riffs indian-dub, musique électronique et intonations punk-rock se sont partagés l’affiche devant l’auditoire altoséquanais. Asian Dub Foundation était attendu par la foule pour son rythme endiablé et alternatif. Le Parvis de la Défense a longuement vibré et retenti en écho et en répercussion de la performance des Londoniens d’Hackney. La meilleure des conclusions à cette édition 2015 du Festival Chorus.

Visuel : (c) Festival Chorus

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Stéphane Blemus

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