Warda, la rose s’est fanée…
La chanteuse algérienne Warda est décédée à l’âge de 72 ans ce 17 mai 2012 au Caire à la suite d’une crise cardiaque, où étaient déjà décédées les ambassadrices de la chanson arabe devenues éternelles, la Syrienne Ismahane et l’Egyptienne Oum Koulsoum.Warda laisse derrière elle une carrière extraordinaire.
Née à Puteaux en 1939, Warda est déjà chanteuse à 11 ans dans l’établissement de son père dans le quartier latin à Paris. Et elle chanta toute sa vie dans les pays arabes et pour l’indépendance de l’Algérie, ce qui l’a obligée à quitter la France en 1958, d’abord pour le Maroc, puis pour le Liban dont sa mère était originaire. En 1962 elle revient en Algérie et se marie mais son époux lui interdit de chanter. Lorsqu’en 1972 le président algérien Houari Boumediene, lui demande de chanter pour commémorer l’indépendance de l’Algérie, ce qu’elle fait accompagnée d’un orchestre égyptien, son mari demande le divorce ! C’est ainsi qu’elle décide de consacrer sa vie à la musique.
En Egypte elle travaille avec les plus grands compositeurs arabes, à l’instar de Baligh Hamdi -avec qui elle se marie-, Mohammed Abdel Wahab, Hilmi Bakr ou encore Sayed Mekawi. Elle y connait un succès retentissant malgré certaines chansons polémiques (El Ghala Yenzad dans laquelle fait l’éloge de la famille du Prophète et du défunt leader libyen El Kadhafi)
Militante politique, elle laisse surtout plus de 300 chansons dont Harramt ahibbak ou encore El ouyoun essoud qui pour la plupart parlent d’amour…
Warda El Jazaira (L’Algérienne), a exceptionnelement été entérrée dans le carrée des moujahidines, ce qui est rare pour une personne non-politique et pour une femme. Plus qu’une chanteuse Warda était un symbole d’indépendance et de modernité.
